I think y'all got your story screwed up (Billie)

En ce moment c'est l'effervescence. Ça ne s'arrête jamais. Il se passe tellement de choses autour de toi que tu as l'impression d'être débordée. Tu ne fous rien et tu es débordée. Un comble. A ce rythme-là, ta vie va finir par devenir un oxymore. C'est qu'il s'en passe des choses, presque trop. Le monde tourne très vite et te fait tourner la tête. Mais es bien trop souvent enfermée dans ta bulle, coincée entre angoisse narcissique et nombrilisme hystérique. Tu regardes rarement plus loin que le bout de ton nez, sur lequel sont vissées tes lunettes de soleil. Là en l'occurence, c'est ce que tu fais. Tu prends du temps pour toi. T'es affalée sur le lit d'Hermes un paquet de gateaux à la main. Tu textotes compulsivement pendant qu'il te raconte son séjour en Grèce. Et vous avez Netflix en background. Alors que ton ami t'explique les tenants et les aboutissants de sa fascination pour la mythologie grecque et tout ce qu'il y a autour, tu reçois de curieux messages d'Hendrix. Situation d'urgence. Billie va mal. Elle a perdu beaucoup de poids. Elle a pleuré. Il faut que tu ailles la voir. Tu t'excuses auprès de ton meilleur ami. Le chapin n'a pas vraiment été clair dans ses propos. Il ne t'a pas vraiment expliqué ce qui s'est passé, mais tu sais qu'il est reparti voir Billie et que la dernière fois qu'il avait fait ça, elle a pas passée la nuit à pleurer. Une fois arrivée au Diman Hall, tu grimpes les marches quatre à quatre puis traverse la moitié du couloir principal pour te retrouver face à la porte de la chambre de ton amie. Tu frappes à la porte - parce qu'on t'a toujours appris à ne pas débarquer dans la chambre de quelqu'un sans prévenir, même s'il n'y a plus vraiment de conventions sociales entre Billie et toi. Billie, c'est Ophé, j'peux rentrer? T'attends un signe de sa part, mais tu sais que tu finiras par rentrer dans tous les cas...

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Tu as verrouillé a porte quand il est partie, t'as verrouillé ta porte pour ne pas être embêter. Tu te doutes qu'on finira par venir te voir, surtout si les Diman ont vu Hendrix sortir de ta chambre. Alors tu l'as verrouillé et tant pis si ta camarade de chambre veut entrer. T'as tout laissé en plan, t'as pris ton téléphone et textoter Isaiah, tu lui en veux pourtant hormis la partie sur cette idée idiote de grossesse, il n'a rien fait de mal. Tu t'engouffre dans ton lit, abandonnant l'idée de peindre, l'idée de dessiner. tu pleures, mais tu ne sanglotes pas cette fois. Tu recouvres ton corps par ta couverture douillette. Ton coeur est en miette, tu ne sais pas expliquer ce que tu ressens actuellement et t'as pas envie de savoir. Il ne faut pas longtemps pour qu'on frappe à ta porte, y'aura pas fallut beaucoup de temps pour que les filles rappliquent. Pour qu'Ophélia rapplique à vrai dire. T'as envie de voir personne. Alors tu ne réponds pas, comme si tu n’étais pas là, comme si tu étais de sortie. Après tout la porte est verrouillée. Tu veux être seule, tu ne veux pas entendre que tu dois passer à autre chose, que tu trouveras un type bien, que tu es forte. t'as pas envie d'entendre toutes ses conneries que même toi tu peux dire pour remonter le moral, t'as pas envie qu'on t'aide à sourire. T'as pas envie de sourire. T'as envie de rien, juste de rester dans ce lit et de laisser les larmes couler le long de tes joues.

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Ton poing contre le bois. Bruit sourd qui résonne. Pas de réponse. Ta main cherche la pognée de la porte. Elle est verrouillée. Bien sur. Ecoute, je sais que t'es là, la porte ne peut pas se fermer toute seule. C'est pas vraiment logique, elle aurait pu la fermer à clef en sortant, mais t'as parlé aux filles, elles t'ont dit qu'elle était en haut, puis Hendrix t'as dit qu'elle pleurait... Et tu sais bien qu'elle n'est pas du genre à vouloir se montrer vulnérable. Vous êtes différentes à bien des égards, mais sur ce point vous êtes pareilles. Hendrix m'a tout dit. C'est faux, il ne t'as pas TOUT dit, mais il en a assez dit pour que tu t'inquiètes et pour que tu refuses de bouger avant qu'elle ne t'ouvre, alors tu enchaines: Billie, j'resterais ici jusqu'à ce que tu m'ouvres, et franchement ce serait pas sympa de me laisser plantée là toute la soirée. Tu sais qu'elle est têtue, mais tu l'es encore plus qu'elle. T'es prête à te taper la discussion avec la porte qui te fait face si il faut. T'arrives toujours à tes fins, Ophélia. Puis là, c'est pour la bonne cause. Raison de plus pour ne pas lâcher.

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T'as pas envie de parler, et ce, même à Ophélia. Tu ne veux parler à personne, ni à Ophélia, ni à Shanna, ni à Aelys et encore moins à Isaiah. T'as pas envie, tu veux qu'on te fiche la paix cette fois, tu veux juste déprimer aujourd'hui, pleurer, et demain tout ira bien. Demain tu seras souriante, tu voudras sortir, tu voudras danser, tu voudras rire.. Demain tu feras semblant que rien ne peut t'atteindre, demain tu feras semblant que rien ne peut anéantir ton sourire. Mais demain, juste demain, pas aujourd'hui. Aujourd'hui tu veux juste qu'on te fiche la paix, tu veux juste pleurer dans ton lit comme une adolescente, tu veux juste qu'on te fiche la paix. Alors non, tu ne te lèves pas, non tu ne lui ouvres pas, mais tu finis malgré tout par lui répondre. « laisses-moi.. s'il te plait.» c'est qu'un soupire, tu ne sais même pas si elle t'a entendu, tu te doutes qu'il y a déjà des tonnes de Dimans de l'autre coté de cette porte. Il y a celles qui s’inquiètent, celle qui veulent savoir, celles qui pourraient lancer des rumeurs. Après tout vous êtes toutes sœurs, et t'as beau être la présidente de la sororité, y'a des choses que tu ne peux pas contrôler. Tu attrapes le bord de ta couette, la remontant sur ta tête pour te cacher.

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Sa voix flanche à la fin de sa phrase. Hendrix avait raison. Elle est en train de pleurer. Mais franchement, ce n'est pas ce qui t'inquiète le plus - tu sais bien à quel point le fait de voir son ex la chamboule, elle est amoureuse. Même si tu ne comprends pas vraiment que quelqu'un puisse ressentir autant d'attachement et d'affection à l'égard de quelqu'un d'autre, t'as pris l'habitude. T'aurais pu la laisser tranquille... La laisser pleurer un peu, avant de revêtir son sourire... Mais là, il y a plus grave. Ouvre moi, j'te dérangerais pas longtemps. Faut juste que je vérifie un truc. La perte de poids qu'Hendrix a relevé. Perte de poids qui te semble invraisemblable: elle mange normalement. Plus que d'habitude même. Pourtant, tu sais qu'il n'est pas impertinent, alors tu le crois. Et si jamais il s'avère qu'il n'a pas tord, cela voudrait dire que Billie a un problème. Un très gros problème. Tu ne fais pas clairement part de tes craintes à Billie. T'as pas envie de crier dans toute la maison qu'elle a des problèmes d'alimentation. Parce que même si vous êtes toutes soeurs etc.... Tu sais que Billie n'aimes pas être affichée, et surtout, au fond, tu te méfies de la potentielle mauvaise foi des autres Diman. T'as toujours éprouver de la difficulté à accorder ta confiance aux autres. Le nombre de personne à qui tu fais vraiment confiance sur ce campus est très limité. T'es pas obligée de me parler ou de me répondre, faut juste que je vérifie ce que Hendrix m'a dit. T'essayes d'être un peu plus explicite. Pour la convaincre d'ouvrir. Tu lâcheras pas l'affaire. C'est pas ton genre.

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Tu veux qu'on te laisse tranquille. Tu veux pouvoir déprimer et pleurer en paix au moins aujourd'hui, au moins jusqu'à demain et après tout ira bien. Pourtant tu sais ce qu'elle veut, tu sais ce qu'Hendrix lui a dit, tu sais ce qu'elle veut vérifier. Et ses propos te confirme simplement ce que tu craignais. Évidement qu'il a été raconter ça à Ophélia, et tu te demandes si Isaiah le sait aussi. Ils se sont peut-être mis d'accord sur qui viendrait te voir. T'en sais rien, mais là tu t'en fiche puisque tu ne veux voir personne. Alors tu soupires, retenant un sanglot mais tu ne quittes pas ton lit, tu ne viens pas lui laisser la chance de te foutre à poil pour remarquer ta perte de poids. T'es pas au régime. Tu manques comme d'habitude, comme un orgre. Bon t'as pas des portions d'orgre c'est pas vrai mais bon. « j'veux juste être seule.. y'a rien à vérifié, j'suis pas enceinte ! » tu fais semblant de ne pas savoir où elle veut en venir, tu fais semblant de croire qu'il a parlait de grossesse. Mais vous n'êtes pas idiote, ni elle, ni toi, tu fais que fuir cette confrontation. que fuir la vérité. Mais t'as un problème Billie, tu te cherches des excuses à chaque fois que tu finis aux toilettes ou dans la salle de bain à vomir. T'as un problème et il faut que tu gères tout cela. Mais t'as pas la force, pas l'envie, pas envie d'accepter la vérité, pas envie d'accepter d'avoir besoin d'aide. Ils vont t'envoyé voir un psy.. Pire, le dire à ton frère qui te forcera a voir un psy. Non, tu veux pas de tout ça, tu veux juste qu'on te laisse tranquille.

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Tu sais bien qu'elle est pas enceinte - du moins pas d'Hendrix. T'es pas stupide, tu sais qu'au bout de 4 mois de grossesse, même avec ses tee-shirt larges t'aurais remarqué son ventre ballonné lorsqu'elle serait allongée. Cette idée t'as effleuré l'esprit un moment, mais avec un tout petit peu de recul, t'as compris qu'il n'en était rien. En revanche, une perte de poids - surtout lorsqu'on a le visage fin comme Billie, est aisément dissimulable avec des vêtements trop grands. Tu soupires. La situation t'agaces - et Dieu seul sait qu'il t'en faut très peu. J'parle pas de ça ! Ca t'fait chier. Clairement, t'aurais pu tourner les talons et la laisser dans sa merde... T'aurais pu... Mais c'est Billie, alors tu restes plantée derrière cette porte. Si t'as pas envie de me voir, moi, j'peux appelé Isaiah ou ton frère hein. Tu tambourines sur la porte. Tu la laisseras pas tranquille. Pas tant que tu ne seras pas sûre qu'elle ne souffre d'aucun trouble de l'alimentation psychopathologique.

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Si tu l'agace, toi tu commences aussi à perdre patience. C'est quoi le problème des gens quand on demande d'etre tranquille ? Bon, en vérité t'as pas grand chose à dire parce que tu fais pareil avec les autres mais là c'est toi alors ça te fait forcement chier qu'on vienne agresser ta porte pour que tu l'ouvres. Tu l'écoutes, tu ne veux pas qu'on appelle Priam ou Isa, surtout pas Priam en vrai. Tu soupires pour quitter ton lit et tu te traînes jusqu'à la porte d'entrée que tu finis par déverrouiller mais tu ne l'ouvres pas pour autant. Tu reprends le chemin de ton lit, Ophélia a le temps d'entrée mais t'es déjà en train de te remettre dans ton lit et tu remets la couverture sur toi. « fais de que tu veux mais laisses moi tranquille.  » C'est pas dans tes habitudes de t'énerver, pas dans tes habitudes de faire comprendre aux gens qu'on te fait chier. Mais là, tu veux juste etre tranquille et rester dans ton lit et non pas qu'on te fasse la leçon sur le fait que tu sois forte et que t'as pas besoin d'Hendrix ou que tu réussiras à l'oublier parce que là, clairement, non tu n'y arriveras pas.

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Elle t'ouvre la porte. T'aurais souris normalement, dans d'autres circonstance, fière d'avoir réussi à la faire réagir; mais là tu te contentes de fixer ses jambes nues anormalement fines qui l'emmènent vers son lit. Putain, comment t'as fait pour ne pas le remarquer plus tôt. Tu passes une main sur ton front. Tu la suis. D'un geste ferme, tu tires sa couverture. T'es pas là pour jouer, Ophélia. Clairement pas.  Et t'oses encore espérer que ce que tu vas découvrir ne sera pas radical. T'as encore l'ombre du doute. Alors sans vraiment lui laisser le temps de réagit, tu remontes son tee-shirt. Billie? Ton amie a clairement la peau sur les os. Tes yeux sont tout écarquillés. Bah, putain, c'est beau l'amour. Si c'est dans cet état que ça met les gens... Non, merci. T'as encore moins envie de tomber un jour sur le prince charmant - surtout si il s'en fou plein les narines. Tu te fais encore vomir, Billie? Tu fais quelques pas en arrière. Tu ne sais pas quelle réaction tu es censée avoir pour ne pas la brusquer - ou plutôt, pour la mettre en confiance. Elle a quand même perdu l'équivalent de 10 kilos - au moins. T'es pas une experte, mais à ce stade, c'est de l'anorexie - et ça, tu sais que c'est très grave - vraiment pas à prendre à la légère. Tu t'es déjà fait vomir. T'étais ado et tu te trouvais pas assez mince - bien que tu aies toujours été fine. Heureusement que Billy a été assez vive d'esprit pour le remarquer et pour tout dire à César histoire que ça n'aille pas trop loin. Pourquoi tu fais ça? T'attends pas vraiment de réponses. Tu sais qu'elle va t'envoyer chier - encore. C'est un gros problème, tu l'sais ça? On peut pas fermer les yeux et faire comme si y avait rien. Tu souffles. Ta voix est douce. T'es tendre.

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T'as pas vraiment le temps de te remettre correctement dans ton lit et de t'y faire un cocon puisqu'elle te saute presque dessus pour retirer la couverture et relever ton t-shirt. Ta maigreur, elle se voit bien plus ainsi, tes t-shirt larges, tes jambes et ton visage fin.. ça permettait de cacher, ça ce voyait pas pourtant tut es toujours en short depuis que les beaux jours ont refait surface. Tu l'écoutes. Elle est inquiète et elle tente de ne pas te mettre sur la défensive mais sérieusement, elle pensait que t'allais rester là sans réagir ? T'attrapes la couverture rapidement pour la remettre au dessus de toi. De toute façon elle a vu, donc tu peux recouvrir ton corps et c'est ce que tu fais. Tu lui tournes le dos ensuite, t'enfermant dans ce cocon de couverture moelleuse et chaude. Les températures sont déjà hausse alors avec ça tu vas te sentir comme dans un sauna. Tu ne dis rien actuellement, tu peux dire quoi de toute façon ? Qu'elle a tord ? Que tu ne te fais pas vomir ? Hendrix lui a déjà raconté, t'es pas idiote. Alors pourquoi tu prendrais la peine de discuter ? Tu ne dis rien, de toute façon t'as pas envie de parler de toute ça. « laisse moi.. s'il te plait. » t'as pas envie d'avoir de la compagnie ou qu'on vienne te faire chier sur ton poids. T'as pas envie d'expliquer ce qui va pas, que tes angoisses sont plus fortes, plus difficiles à gérer, qu'il y a ces boules qui se créaient dans ton estomac et que la seule façon de soulager c'est de vomir. Que le seul type qui avait réussit a calmer tes angoisses, vient de te rayer de sa vie. Pourtant, alors qu'une larme roule sur ta joue tu souffles « je l'ai embrassé... et il est parti.. et tout ça.. c'est de ma faute. »

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Tes gestes sont rapides. Machinaux. Tu ne laisses pas à Billie le temps de réagir. Tu ignores sa requête. Non, tu ne vas pas la laisser tranquille, non. Peut-être dans un autre contexte, mais pas maintenant. Elle a un problème. Un vrai problème. Et ça n'a rien à voir avec un chagrin d'amour. Billie, pourquoi tu te fais du mal comme ça? En soi, c'est une question rhétorique, tu connais déjà la réponse, mais t'as du mal à te concentrer sur autre chose. Ok, tu l'aimes. Ok, tu souffres du fait de ne plus être avec lui. Mais ce ne sont pas des raisons. Personne ne mérite qu'elle se fasse du mal. Qu'elle ait des tendances auto-destructrices comme ça. Personne n'appartient jamais à personne. Tu peux vivre sans lui. Ca fait mal au début, mais tu vas t'y faire. Elle est prisonnière de cette douce chimère qu'est l'amour. Et t'as pas la solution pour la sortir de là. T'as la solution pour rien à vrai dire. T'as le contrôle sur tout d'habitue, mais là, t'es paumée. T'as l'impression de ne rien pouvoir faire pour l'aider. T'es sur le point de lui proposer de pardonner à Hend et donc de se remettre avec lui, mais son aveux te coupe dans ta lancée. Pourquoi il a fait ça? Pourquoi il s'est barré alors qu'en l'embrassant, elle lui demande clairement de rester. La gente masculine a assurément des problèmes de clairvoyance. Tu retires tes chaussures et te glisse à côté d'elle, contre son dos. Elle est recroquevillée sur elle même. Tu passe tendrement ta main sur son bras. Pleure Billie. Parle. Extériorise. Mais par pitié, ne te fais pas de mal. C'est un cercle vicieux, je sais. Mais faut pas que tu rentres dedans. Et t'oses espérer qu'il n'est pas trop tard.

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C'est justement ça que tu n'as pas envie d'entendre. tu ne veux pas qu'il te dise que tu peux vivre sans lui, que tu n'as pas besoin de lui ou ces conneries du genre. t'as pas envie qu'on te dise que t'es forte, que tu peux trouver mieux, que tu trouveras mieux. ou ces conneries du genre. t'as pas envie qu'on te dise qu'il te faut du temps, que c'est passager, que ça passera. parce que clairement ca passe pas. t'as pas envie qu'on te rassure, qu'on ait pitié de toi ou qu'on dise des horreurs sur lui en pensant que ça te ferait du bien. Non t'as pas envie de tout ça. Tu l'écoutes pourtant, à moitié, restant sous ta couette jusqu'à ce qu'elle se glisse dans ton dos. Elle pose sa main sur ton bras mais tu ne dis strictement rien pour le moment, tu ne bronche pas. Tu enfouis simplement ton visage dans ton oreiller, fermant les yeux en retenant les larmes une fois de plus. Mais finalement, t'ouvres la bouche, le sanglot est toujours là mais tu tentes de le contrôler comme tu le peux. « il m'a rayé de sa vie... » c'est qu'un soupire, un souffle, une constatation qui te fait mal. « depuis que je l'ai quitté... mes angoisses sont revenues.. mais en pire.. au point de former une boule a l'estomac et y'a qu'en vomissant que ca ce calme.. avant il etait là, j'angoissais plus. parce qu'il etait là.. » tu ne sais pas si elle comprendra, parce qu'elle a beau avoir, elle aussi, le stress et l'angoisse, ça ne lui cause pas autant de soucis.

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Tu écoutes sa plainte. S'il est parti c'est parce que tu lui as demandé à maintes reprise de sortir de ta vie. Tu sais il a surement pas compris le signal que tu lui as envoyé en l'embrassant. Les mecs ça réfléchit par comme nous. Faut vraiment être explicite avec eux. Faut tout leur dire avec des mots. Tu n'craches pas gratuitement sur la gente masculine - pour une fois. Tu es sure de ce que tu avances parce que tu arrives toujours à faire croire aux hommes ce que tu veux. Tu ressens la détresse de la rouquine. Tu la vois clairement. Parce que Billie, d'habitude, elle pleure jamais - ou du moins jamais devant les gens. Elle brille. Elle sourit tout le temps. Ce que tu n'savais pas c'est qu'en parallèle, elle a tellement mal, qu'elle est obligée de s'en faire à elle même. Billy a eu les même problèmes, t'as jamais su quoi faire, t'as juste été là... Et apparement c'était suffisant, alors tu te jures de ne pas laisser tomber ton amie. Elle te parle de stress. Toi aussi t'es anxieuse, donc tu la comprends, mais elle t'explique qu'Hendrix était son facteur atténuant. J'suis sure que y a un moyen de calmer ça, autre que le fait de te faire vomir. Oui c'est psychologique. Elle assimile la boule qu'elle a au ventre à la nourriture, du coup en se débarrassant de ce qu'elle a mangé, elle à l'impression de se débarrasser de ses vieux démons - du moins ça te semble logique, mais faut d'abord qu'elle prenne conscience que ce qu'elle fait, c'est mal. Peut-être pas tout de suite, parce que ses blessures sont encore trop fraiches, mais l'assimilation d'un problème est une étape essentielle dans un processus de sevrage d'une dépendance. Tu c'est te faire vomir, c'est comme te droguer. C'est un comportement qui entraine une dépendance. T'as l'impression que ça te fait du bien, mais ça ne te procure une sensation de bien-être éphémère et faut que tu recommences une fois que ce bien-être se sera dissipé. Faut pas que tu te contentes de lui dire d'arrêter, ça ne marche pas comme ça tu le sait. Elle a besoin de voir un professionnel, mais ça aussi tu ne peux pas en parler maintenant, parce qu'elle va encore plus se braquer et c'est pas le but. Vous avez parler de ça? Tu lui as dit ça? Avant qu'elle ne l'embrasse, avant qu'il ne parte. Si sa réponse s'avère bien être positive, tu comptes commettre un meurtre, clairement, mais tu doutes qu'elle le soit. Il l'aime aussi t'en es convaincue. Ils s'aiment. Même s'ils déchirent.

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Tu l'écoutes parler, c'est vrai que les mecs, ce ne sont pas des lumières pour ce genre de chose mais dans le fond, toi non plus, t'es pas douée quand on parle d'amour. T'es pas douée toi non plus, sinon tu ne serais pas dans une telle situation. Pourtant quand elle parle de drogue, tu ne peux pas te retenir de reagir. « j'suis pas une droguée !» Tu hausses le ton sans le vouloir, te redressant même vivement pour poser tes yeux terrifiées sur ton amie. Tu es contre toute drogue, c'est pour ça que tu as quitté Hendrix, parce que tu n'aimais pas le voir ainsi. Même si aujourd'hui tu te dis que c'était surement mieux que de ne plus l'avoir du tout. Tu soupires, ramenant tes genoux contre ta poitrine et passant tes bras autour de ceux-ci pour les serrer contre toi, ton menton sur tes genoux. Tu soupires « non.. il en sait rien. » Comment tu aurais pu lui dire ça ? Tu soupires, ton front venant sur tes genoux a présent alors que tu fermes les yeux pour pleurer en silence. Seules les larmes roulent sur tes joues et humidifie tes cuisses nues. « je lui ai jamais demandé de sortir de ma vie... je l'ai évité oui.. parce que le voir ca faisait trop mal, parce qu'il me manque et que j'avais envie de tuer les filles qui lui faisaient du rentre-dedans » que tu finis par dire, la fin de ta phrase avec un petit grognement. mais t'es jalouse, tu l'as toujours été, et encore maintenant tu l'es parce que tu ne supportes pas de le voir avec une autre que toi, parce que tu ne veux pas l'imaginer toucher une autre que toi. tu soupires enfin.

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Hendrix se drogue. Billie se fait vomir. Deux comportements addictifs qui leur procurent une sensation de soulagement éphémère. Deux comportement dangereux qui les détruisent à petit feu. T'es peut-être pas droguée, Billie, mais t'as recours à des comportement dangereux qui causent une dépendance... Et ça revient au même. Les tragédies antiques avaient prévenu pourtant. Il n'y a jamais de fin heureuse en amour. La fatalité est toujours là pour rattraper les amants. Aussi paradoxal que ça puisse paraitre, pour toi, c'est évident, l'amour n'est pas compatible avec le bonheur. Le bonheur rime avec la liberté... Faut savoir couper le problème à la racine. Ne pas avoir d'attaches. Et pour Billie, c'est trop tard. Il a pas chercher à savoir pourquoi? Il semblait très inquiet par message. Tu la regarde pleurer en face de toi. Tu te sens inutile. Tu plisses les yeux lorsque Billie prétend ne jamais avoir demandé à Hendrix de sortir de sa vie. Tu as rompu avec lui et tu n'a pas arrêté de l'éviter. Le message est clair, chérie. T'as la franchise pour étendard. Faut qu'elle ouvre les yeux, même si elle va mal. Ce n'est pas pour la brusquer que tu dis ça, mais s'il s'éloigne d'elle c'est de sa faute. Si elle ne l'avait pas plaquer et éviter tout ce temps, il serait resté à ses côtés avec plaisir. Elles comptes pas pour lui ces filles...

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