c'est le piano qui joue, pas moi || Billie.

feat. @Billie Adler-Rhodes.

Non, j'ai plus les moyens pour me fringuer. Qu'est-ce que je fous là alors ? Je me suis pas perdu, je pense. Sur mon vélo, je prends la direction du centre commercial. C'est pour retrouver ma sœur afin de passer le temps avec elle, après ses cours et avant mon service du soir. Bref, j'allais rentrer quand j'aperçois le piano libre-service. « Putain, mais ils l'ont remis. Bordel mais c'est trop cool ! » Ouais, j'en ai chez moi mais je peux m'empêcher de m'avancer. Je suis un peu comme un gamin là. Il y a déjà quelqu'un. Il est trop beau en plus, c'est pas mon clavier électronique à trois cents dollars. Bon, il a fini. J'applaudis même pas et m'installe pour me mettre à jouer Faded, de Alan Walker. Pris dans le rythme que je me mets, je ferme les yeux. C'est trop bon, j'adore jouer. C'est se sentir libre pour moi car faire apprécier ma musique aux autres m'intéressait pas. C'est mon bonheur à moi qui m'importe. Je termine ma chanson et je m'apprête à en faire une suivante, trop dans ma lancée quand l'agent de sécurité me sort de ma transe et me dit que c'est une musique par personne. Je suis dégoûté mais tant pis. Je prends mon sac à dos et je quitte l'estrade sous les regards des autres. Qu'est-ce qu'ils me veulent ? C'est vrai que je suis fringuée en mode « dimanche », mais je fais ce que je veux.

feat. @Jules Smith.

T'es pas fan du centre commercial mais parfois tu n'as pas trop le choix que d'y aller. T'as besoin de matériel pour la peinture et le dessin, et dans ce centre il y a une super boutique qui te fait toujours un petit prix quand tu achètes en gros. Parce que quand tu y vas, t'y vas pas pour un crayon mais bien pour des valises de peintures et d'accessoires divers et variés. T'as même la carte de fidélité, ça fait quatre ans que tu t'approvisionnes ici alors forcement. C'est donc en tenue simple de dimanche que tu sors. Bon, peut importe le jour de la semaine tu es habillée simplement. Aujourd'hui, un t-shirt bleu superman et un jeans noirs et tes fameuses converses blanches. En y repensant, ta garde de robe est remplit de t-shirt marvel et dc comics en tout genre. batman, superman, green lantern, wonder woman, thor, hulk, avengers, xmen.. tu dois avoir à peu près tous, et tu les mets tous en plus. Il y a plus de tshirt que de jupes ou de robes c'est clair. Mais revenons en au centre commercial et à cette mélodie que tu entends. Tu ne dis rien parce que tu t'es stoppé pour regarder qui jouer, et tu apprécies la mélodie. Toi aussi tu en joues, depuis que tu as dix ans, c'était sensé t'ouvrir d'autre horizons que le dessin, et voilà le résultat, tu vas chercher de quoi peindre. Mais c'était bien d'apprendre le piano, comme apprendre différentes langues après tout. Quand finalement le jeune homme sort, tu ne peux pas t'empêcher d'aller le voir. T'es comme ça, sociable, peur de rien et tu lui souris avec douceur. « c'etait sublime, bravo » En plus tu aimes beaucoup la musique qu'il a interprété. Mais t'es là, devant lui comme une gamine. T'es pas bien grande, t'es pas bien épaisse non plus et ton look ne te donne pas l'air d'une femme fatale. Et tu as ce petite sourire adorable et les yeux qui pétilles. Avec du bol, il t'enverra pas bouler.

feat. @Billie Adler-Rhodes.

Je leur jette des regards noirs, car mine de rien, j'aime bien jouer mais pas qu'on me porte de l'intérêt après. J'avance, je pensais pas être abordé par une demoiselle inconnue. Alors je m'arrête, regarde noir sur elle tandis qu'elle me disait que c'était beau. Je suis pas aimable, animosité en puissance. Je fais cette activité en cachette, car j'aime ça et je veux pas que ça s'ébruite. Je regarde autour de moi, les autres sont trop occupés pour s'intéresser à nous. Alors je la prends par le poignet pour la traîner jusqu'aux toilettes du centre commercial. C'est le seul endroit que j'ai trouvé proche, pour lui parler sans des oreilles curieuses à côté. « Ecoute-moi. T'as rien vu, rien entendu, okay ? » Bah quoi j'suis assez connu alors je surveille mes arrières. En plus cette fille est louche car c'est la seule qui a osé m'aborder malgré mes regards noirs. C'est soit elle est maso, soit elle cherche un truc particulier. Je me rends même pas compte de ma proximité. J'sens carrément son souffle sur mon visage. Puis j'baisse sans gêne mon regard pour détailler ses fringues. « Et j'aime bien ton t-shirt au passage. » Je suis très contradictoire comme mec, ça vous le savez !

feat. @Jules Smith.

Le regard noir qu'il te lance ? T'as pas peur, tu t'en fiche. Mais t'es surprise qu'il te choppe pour t'attirer dans les toilettes les plus proches. T'es quasiment contre lui, t'es petites certes, mais quand même. Heureusement que tu n'es pas grosse parce que ça serait vraiment gênant. Tu comprends pas vraiment pourquoi il est si en rogne, tu lui fais un compliment et il se plains ? C'est quoi ce genre de type ? Tu comprends pas vraiment ce qu'il cherche à faire, mais tu l'écoute jusqu'à ce qu'il regarde tes fringues pour parler de ton t-shirt. Tu hausses les épaules, le sourire revenant sur tes lèvres même s'il n'était jamais vraiment parti. « tu veux que je dise ça a qui ? j'sais même pas qui t'es ! Et puis je disais ça juste parce que je joue aussi... » Tu hausses de nouveau des épaules. Tu reprends cependant « merci pour le t-shirt » Tu regardes autour de vous, mais t'as pas finit de parler « on peut sortir d'ici maintenant ? » Tu pourrais même rougir, mais ça va, tu sais gérer ce genre de chose de toute façon. Tu le repousse un peu, histoire de sortir de là en premier et une fois enfin sortie de là, tu tournes les yeux vers lui « Moi c'est Billie. » Autant te présenter un minimum après tout.

@Billie Adler-Rhodes

Nan mais c'est pas possible. Je suis bête, mais bon ça je le reconnais alors on passe à côté, ok ? Parce que je joue en public, normal que des gens me complimentent. Pourtant, ça m'énerve et j'ai peur que ça s'ébruite. « Ah mais regardez, Jules le dealer, il joue du piano et écoute du classique. » Heureusement que mes poèmes, ça personne les verra, enfin j'espère. En tout cas, je l'ai amenée dans les toilettes, des filles en plus. Certaines personnes me regardent bizarrement mais j'en ai rien à cirer. Là je suis concentré sur la fille. Je la regarde dans les yeux, bah elle baisse pas le regard. Et puis elle sourit et puis elle est gentille. Tout dégouline d'elle, la gentillesse. Bref, je peux pas froisser une jolie personne alors je finis par lui lâcher d'abord le poignet et me radoucir dans mes traits faciaux. Puis j'lui parle de son tee-shirt et elle a l'air contente. Tant mieux. Merde, qu'est-ce qui m'a pris ? « Ouais, j'suis d'accord. Quittons cette endroit avant qu'on se pose des questions. » Ouais parce que c'est clairement pas un lieu pour discuter. Surtout un mec dans les toilettes des filles. Il faut oser, mais ça c'est tout moi. Se foutre de ce que peuvent penser les autres, si je peux faire ce que je veux. Je les emmerde royalement. Je suis comme ça, à vivre ma vie à fond avant qu'elle me fume. J'la suis, derrière elle. Jette un dernier regard derrière et sourit à la bonne vieille dame qui nous regarde depuis tout à l'heure. Elle se présente. Billie, c'est son nom. « Jules. Tu fais du piano donc ? » Bah quoi ? Je viens de me rappeler qu'elle a dit qu'elle en fait. J'sais, je prends les info et je les sors plus tard. Mine de rien, j'ai un cerveau.

feat. @Jules Smith.

T'es pas une fille agressive, pour preuve tu supporte même les conneries que Mademoiselle Campbell peut faire à ton égard. Tu l'ignore c'est le plus simple et en prime, ça l'énerve donc c'est parfait. Tu sors enfin des toilettes, saluant la dame qui était là. Tu roules un peu des yeux, franchement qu'elle idée de venir se cacher ici pour une excuse aussi idiote. Il veut pas qu'on sache qu'il joue du piano ? Bah qu'il évite d'en jouer dans un centre commercial ! C'est pas comme si ce lieu n'était jamais remplit ou que les étudiantes passaient leur temps. Tu te présente, un minimum de politesse malgré son air de schtroumpf grognon. Tu lui souris, parce que toi, tu souris tout le temps de toute façon. Tu regardes rapidement autour de toi et tu l'entends finalement se présenter. Jules. D'accord, au moins maintenant tu peux mettre un nom sur sa tête. Tu acquiesces quand il parle de piano avant de répondre « depuis que j'ai dix ans. mais c'est pas vraiment une passion, je joue pour jouer. c'est pas ça qui me fait vibrer quoi.. » Non, toi c'est le dessin et la peinture. T'as au moins de mérite de lui dire clairement que le piano n'est pas essentiel à ta vie, mais tu sais malgré tout en jouer et en apprécier les mélodies ainsi que ceux qui savent en faire quelques choses de beau. C'est pas le cas de tout le monde, puisque la plupart ce contente d'une musique bateau qu'on apprend au enfant pour connaitre les bases. Tu reposes tes yeux sur lui, enfonçant tes mains dans les poches de ton short. « et donc toi, pour que personne ne sache que tu sais jouer, tu joues dans un centre commercial... c'est un peu idiot, non ? » Oui, tu es clairement en train de dire que c'était idiot. Mais avec le sourire, tu le taquine juste un peu.

@Billie Adler-Rhodes.

Je la suis pour sortir de ces foutues toilettes. J'sais même pas ce qu'il m'a pris. En ce moment, je monte vite au créneau et agresse tout ce qui bouge, sans ménagement. Il faut peut-être que j'aille me faire soigner. Mais j'ai pas les moyens pour ça. Et puis j'aime pas raconter ma vie aux autres, alors à un psychiatre, non merci. J'avance et puis là je m'arrête. Je sais pas j'ai l'air anxieux, à regarder à droite et à gauche, comme si je cherchais ma direction. Mais c'est ça le pire. J'ai beau connaître Brown, je me perds toujours dans ce centre commercial. « On va par où ? » Je demande comme ça c'est sûr que c'est pas moi qui décide le chemin. Bref, elle vient de me répondre d'ailleurs que ça fait dix ans qu'elle en fait mais c'est pas sa passion. Ok d'accord, y en a ils font des choses, pas du tout passionnés. Perso, je pourrai pas entreprendre un truc si je le fais pas par passion, surtout ça. Je la regarde, arquant un sourcil. « Et c'est quoi ta passion à toi ? Les comics ? » Bah ouais je fais un rapport à son beau tee-shirt bleu superman. Et là elle me dit que c'est idiot de jouer dans un centre commercial alors que je veux pas me faire connaître. Je soupire avant de détourner les yeux. « J'ai pas pu résister en voyant le piano en fait. » Je ris car ouais, ce piano m'a littéralement tapé dans l’œil et en plus pouvoir jouer sur un tel instrument alos que chez toi, t'as juste un misérable clavier.

feat. @Jules Smith.

Bon t'es plus dans les toilettes avec lui c'est déjà bien. T'imagines pas la tête de tes potes s'ils avaient vu ça, ils se seraient bien foutu de ta gueule ou pire, ils auraient imaginé des trucs tellement ils partent au quart de tour niveau imagination. Y'a qu'à voir Isa qui pensait que tu pouvais être enceinte. J'vous jure, les mecs alors ! Mais là n'est pas la question, tu tournes les yeux vers lui quand il te demande de quel coté vous devez aller. Comment ça "on" ? T'as juste l'intention d'aller faire tes achats, il connait pas son chemin en fait c'est ça ? Ça te fait rire intérieurement, tu veux pas l'énerver, t'as bien compris qu'il partait vite aussi niveau caractère. Tu hausses alors les épaules et reposes tes yeux sur ton t-shirt quand il parle de comics. Tu souris, c'est vrai que tu aimes mais tu ne dépenserais pas ton budgets pour ça, sauf dans les t-shirt tu peux l'avouer. Tu secoues alors la tête, dans le fond c'est pas si éloigner de ca. Mais tu ne réponds pas encore puisqu'il répond pour le piano, tu souris, tu peux comprendre qu'il est vraiment passionné par ça. Toi t'as appris parce que tes parents voulaient que tu arrêtes de voir que le dessin, enfin, ton institutrice les a un peu forcer à t'ouvrir d'autres horizons. Mais t'aimes bien, c'est juste pas une passion autant que le dessin. « Hm je peux comprendre.. Moi c'est le dessin, j'suis comme un gosse un noël dès que je vois du matériel de dessin. » Et là encore, quand tu iras dans la boutique tu auras envie de tout acheter alors qu'il ne te faut que certaines peintures et crayons, quelques feutres et marqueurs, des cahiers de dessin aussi. Tu finis par pointer la direction par laquelle tu vas rejoindre ta boutique fétiche. « moi je vais par là, j'ai du matériel de dessin a acheter. » Tu lui souris, et t'avance.

@Billie Adler-Rhodes

Je mets les mains dans mes poches en position d'attente, un genou fléchi. Bah ouais, on bouge pas alors je prends ma posture pour ça. Bon ok, je suis perdu dans cette grande superficie parce que j'ai pas l'habitude de traîner dans les magasins. J'ai pas de sous à dépenser et à part les jeux vidéos et de quoi m'habiller, j'y vais pas pour grand-chose. Bref, je lui ai dit que j'adorai le piano et je lui demande sa passion à elle. Je fais référence à son tee-shirt ce qui la fait sourire. Tant mieux. Je suis pas du genre à sourire, mais ça me ravit de voir les autres faire un truc que j'arrive pas à faire automatiquement. Comme ça, sa passion, c'est dessiner. « Et tu dessines quoi ? » Moi j'suis pas si nul que ça en dessin, mais je fais plutôt des têtes d'animaux, j'arrive pas avec les portraits humains. Puis aussi, je tague mais ça, ça reste un secret car c'est pas légal. Je fais pas grand-chose de licite d'ailleurs, mais bon osef. Elle me dit qu'elle va acheter du matériel de dessin avant de prendre la marche. Je lui emboîte le pas, la suivant, en gardant mes mains dans les poches. Je jette un œil au piano qui a trouvé un nouvel amateur. Il est pas meilleur que moi, le gars, mais je me vanterai pas en public.

feat. @Jules Smith.

Il te suit. Pourquoi pas ça ne t'ennuie pas d'avoir de la compagnie de toute façon et puis t'aimes bien parler, surtout quand tu peux parler de dessins et d'Art. Tu tournes la tête vers lui et lui sourit sagement. Tu souris tout le temps de toute façon, et quand tu seras dans la boutique, tu vas carrément le prendre pour ton pote alors que ça ne fera que dix minutes que tu connais son prénom. Tu sais même pas ce qu'il fait dans la vie, tu sais même pas son age ni rien, mais tu t'en fiche, t'aime bien avoir des potes, t'en as dejà plein alors un de plus ne te gêne pas. Quand il demande ce que tu dessines, ton sourire s'agrandit et voilà que tu réponds. « De tout. Ça va du paysage au portrait, des animaux. Un style plutot réaliste à vrai dire. Je suis en étude d'Art alors je dois savoir faire un peu de tout. » Mais ce que tu adores dessiner, ce sont toujours des motifs assez gothique, des cranes, des tombes, des monstres de la nuit. Mais c'est rare que tu les montres, sauf aux mecs, ils ont tendance à aimer les cranes. Tu ne dis rien de plus jusqu'à arriver a la boutique, c'était pas très loin de toute façon. Tu entres, faisant signe au vendeur qui te lance un "salut billie" et tu sautilles déjà jusqu'au crayon des crayons. Il y a de toute sorte, et tu fais déjà ton shopping. « ici c'est le paradis pour quelqu'un comme moi... tiens moi ça ! » Que tu ordonnes presque en mettant dans ses mains plusieurs feutres de couleur. Tu files vite fait prendre un panier et tu lui fais signe de tout mettre dedans une fois de retour devant lui. Vu tout ce que tu prends et le prix à l'unité, tu vas encore te prendre une sacré facture à la fin.

@Billie Adler-Rhodes

Bah j'ai rien à foutre et à vrai dire, j'ai du temps à perdre. J'ai pas de potes, perso. Je souris pas à tout le monde, je vois pas la vie en rose. Au contraire, je broie du noir. Ouais, je suis le genre qui est loin d'être candide, le parfait optimiste. J'avance, mains dans les poches. Alors elle me dit ce qu'elle dessine.« Tu fous quoi en art ? » Bah ouais, y a pas de débouchés rien. Enfin j'suis pas le parfait à discuter avenir étant un parfait paria dans ce domaine avec mon job de livreur et mon plus de dealer. J'sais pas ce qu'il m'a pris de la suivre. C'est pas mon genre de traîner dans les boutiques. Mais je la suis quand même. Alors on s'arrête à un rayon, elle me fout plein de feutres dans les mains que j'intercepte au dernier moment. J'ai même pas le temps de maugréer un truc qu'elle part. Attends un peu, je suis pas un chariot de courses qu'on traîne comme un toutou. Je la regarde, j'ai pas le temps de riposte. « Euh c'est quoi tout ça ? Tu comptes dévaliser le magasin ? » Merde, sans m'en rendre compte, je ressemble au copain qui engueule sa copine trop dépensière. Je mets tout dans le panier. Putain ça fait un sacré paquet de trucs pour l'art que je trouve inutile, moi qui dessine avec des stylo bic.

feat. @Jules Smith.

Tu t'en moque qu'il râle, qu'il te lance des regards noirs ou incompris. Il t'a suivit, il est venu avec toi et tu ne sais pas pourquoi alors autant qu'il soit utile pour quelques secondes. Tu t'absentes uniquement pour aller chercher de panier de course que tu as oublier à l'entrée. Certains viennent ici pour un stylo, pour un cahier, toi tu viens toujours pour faire le plein parce qu'en plus c'est quand même moins cher quand tu achètes ici plutôt qu'une petite boutique isolée. Tu as déjà fait des études de marchés sur ce genre de boutique quand tu es arrivée à Brown. Ce que tu fais en Arts ? Bah c'est logique non ? c'est comme être en droit ou en communication, tu étudies. Même si toi il n'y a que le dessin qui te passionne, les alentours t'aide aussi. L'histoire de l'art, les méthodes de réalisations, toutes ses matières jouent un role important dans une partie de ton rêve, et encore plus si celui ci ne peut pas etre atteint. « j'étudies.. si je peux pas réussir a vivre mon rêve, j'aurais au moins des bases pour mon plan b, c et d. » Tu ne sais pas vraiment dans quel ordre tes plans pourraient se réaliser, tu ne sais pas si finalement tu te lancerais dans le tatouage ou si tu resterais dans une galerie d'art ou un musée. Dans le fond, tu te dis que n'étant pas tatoué, ça ne te rendrait pas crédible dans ce monde là. Mais la galerie d'art, t'es quand même une petite pile électrique quand tu le veux. Pourtant t'es toujours très calme quand tu dessines. Tu secoues la tête quand il parle de tes achats, tu finis même par rire doucement alors que tu ajoutes au panier quelques tubes de peinture et de nouveaux pinceaux. « Je dévalise pas, mais j'ai quasiment plus rien donc me faut du matériel pour les cours. » Tu regardes autour de toi, avancant ensuite sur les toiles vierges disponibles. Tu en prends trois, une grande, une moyenne et une petite. Tu vas encore te faire engueuler par Cassandra, ta coloc, parce que t'en fou partout. Tu finis par lui faire signe que tu as finis. « on peut passer en caisse maintenant ! et arrête de râler, fallait pas me suivre !» que tu dis en riant doucement et lui tirant même la langue avec ton petit air taquin. Une fois en caisse tu sors tout de ton panier et le vendeur te met tout cela dans tes sacs. Quand il annonce le prix, t'en as encore eu pour une claque, mais tu sors ta carte bancaire pour payer rapidement. « Merci à bientot » que tu dis au vendeur avant de sortir de la boutique. « tu vois... t'as survécu, t'es pas mourru ! »

@Billie Adler-Rhodes

Elle continue à faire ses courses. J'suis resté, pas loin de l'entrée, avec l'envie de m'éclipser. Je le fais pas. Peut-être qu'elle me voit partir, mais en fait, ça m'a jamais fait ça de penser à ce que les autres peuvent penser. Merde, que je commence pas à vouloir entrer dans leur tête, j'ai déjà assez de nœuds dans la mienne. Je lui ai demandé ce qu'elle fout en arts, elle me répond. « Ton rêve ? » J'ai toujours été surpris quand les autres ont des rêves, en ayant pas. J'sais pas, j'ai quelques envies mais pas de rêve. Peut-être parce que j'aime pas tout planifier, vivant au jour le jour. Je regarde ce qu'elle fourre dans le chariot. Bah je sais pas combien va s'élever la facture, mais c'est pas donné les instruments de dessin. « Bordel, c'est vraiment cher les études. » À part ma sœur qui est en médecine donc à part le prix d'admission, y a plus grand-chose à payer en suite. Je la suis en caisse, cette fois. Ouais bon ça fait bizarre, je l'ai suivie nulle part mais pour la caisse oui. J'ai peut être envie de savoir combien ça coûte tout ça. Ou peut-être son code de carte bleue. De toutes façons, j'épie pas quand elle le tape. Une fois fini et les banalités de politesse pendant un rituel de séparation faite, on sort du magasin. Je souffle. « God, heureusement. T'aurais eu ma mort sur la conscience. » J'blague mais c'est vrai. J'suis pas du tout fait pour les magasins. J'suis un agoraphobe. Endroits restreints, chaleurs, monde, etc. « T'as fini tes courses ? » Je lui demande en fronçant les sourcils.

feat. @Jules Smith.

Ton rêve. Peu de gens ont des rêves, ou alors des rêves qui ne se réaliseront surement jamais. Tu fais peut-être partie de ces gens là, de ceux qui pense pouvoir mais qui en sont incapable, pourtant tu ne baisses pas les bras. Tes dessins plaisent, tes tableaux attirent les regards et les questions, les sentiments passent et tu penses avoir la possibilité de réaliser ton rêve. Mais tu n'es pas sur la Lune, tu sais que tout peut arriver, que tout peut s'écrouler. Tu pourrais avoir un accident et ne plus pouvoir dessiner, tu pourrais perdre l'usage d'une main. Bon tu ne pense pas etre capable de vivre sans le dessin, c'est tout ce que t'as pour évacuer tes pensées les plus sombres et les plus folles. « Je veux voir mes œuvres exposer. C'est ambitieux et je sais que je n'y arriverais peut etre pas. Mais j'y crois malgré tout. » parce que si tu ne crois pas en toi, qui le pourrait ? Tu passes a la caisse et régle la note avant de sortir. Oui ça coute cher, mais tout cela n'est pas uniquement pour les études. « Dans tout cela.. il doit y avoir que le cahier de dessin et les crayons noir qui soient vraiment pour l'université. Le reste.. c'est pour mes propres projets. » Tu sais que tu dépenses énormément la dedans. Mais toi, t'as pas vraiment de budget fringue ou alcool, ou soirée, ou autre truc qui ne te servirait à rien. Tu finis par ricaner quand il parle de sa mort et tu secoues la tête avant de finalement reprendre. « Oui j'ai fini. Tu as besoin que je te ramène chez toi ? t'es perdu ? » Tu le taquines, lui tirant même la langue avec amusement.

@Billie Adler-Rhodes

C'est bien d'avoir des rêves, ça permet d'avancer. C'est peut-être ce qu'il me manque, dans ma vie. Des rêves. Ouais, ça. Mais j'y arrive pas, à me projeter vers mon idéal. J'essaie mine de rien à garder la tête haute pour éviter que je me tue sur place. Ouais, on m'a toujours dit que j'avais pas de patience. « Ouais bah faut toujours croire pour y arriver. » Je suis moi-même sceptique dans ce que je viens de dire. Je regarde le chiffre affiché sur la machine. Ok, c'est cher. Mais bon si c'est pour faire ce qu'on aime, pourquoi faire ces sacrifices. J'me fais rarement plaisir. J'ai pas assez de thunes pour m'entretenir puis entretenir ma sœur. Mais je m'en fous, je suis pas un garçon qui est besoin de choses matérielles pour être heureux. Enfin je suis rarement heureux cela dit. « Tu l'as où tout ce pognon ? » D'accord, je suis pas du tout fin comme type. Mais qu'elle me dise son secret là. Parce que si elle dépense ça juste en crayons, bah imaginez pour le reste. Puis on finit par sortir du magasin. Mon regard s'assombrit. À croire que j'ai pas saisi son sens de l'humour. « J'ai l'air d'un gars paumé ? » C'est vrai qu'en voyant mes fringues, mes cernes, mes cheveux en pagaille, tout ça, bah ça peut faire gars perdu.