no one can deny needing his relatives. (isaiah)

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EXORDIUM.

Lorsque Winnie a décidé de participer à cette manifestation, jamais elle n’aurait pensé qu’elle finirait la nuit au poste de police. A cause des crétins venus pour tout casser lors de la manifestation, elle avait été embarquée avec Serena et pleins d’autres personnes dans un fourgon de la police sans qu’elles puissent dire quoi que ce soit. Elles avaient eu beau s’égosiller qu’elles étaient toutes les deux innocentes, les mecs en uniforme n’en avait rien à faire. L’attente était longue, elle n’arrivait pas à sa voir si elle était là maintenant depuis cinq heures ou une journée entière. Entre les mecs totalement perchés qui hurlaient dans les petites cellules comme s’ils participaient à un match de foot et les clochards avec une odeur à faire vomir un putois, Winnie n’en pouvait plus. C’est aux environs de trois heures du matin qu’ils acceptèrent enfin de les libérer. Serena avait la chance de vivre pas très loin, elle proposa plusieurs fois à Winnie de dormir chez elle, mais la jeune femme n’avait qu’une hâte, c’était de retrouver son lit. Assise sur le bord du trottoir, elle attend tout en soupirant devant chaque véhicule qui passe devant elle sans s’arrêter. Elle n’a pas eu le choix, aucun taxi n’a accepté de la récupérer devant le commissariat, elle a donc dû se résoudre à appeler son frère. Isaiah. Pas de bon cœur, faut dire qu’elle n’a aucune envie de devoir se justifier quant à sa présence dans ses lieux. Et bien sûr son frère ne la laissera pas s’en sortir sans en connaître la raison. Putain de lien du sang qui l’oblige à se soucier d’elle ; juste parce qu’elle est une fille. Jamais Isaiah se serait inquiété si ça avait été le dernier triplé à sa place. Porter des couilles, ça peut changer tout une vie. Elle sursaute quand elle sent une présence derrière elle, mais elle reconnait bien vite la tête de son andouille de frère. Faut dire qu’ils ont certains traits ressemblants, même si à ce niveau-là, Winnie est certainement celle qui a dû le droit au plus de neurones des trois. « Putain, t’en as mis du temps. Elle est où ta caisse ? » passant sa veste sur ses épaules, elle avance sans trop chercher à suivre son frère, même si elle préfère se couper la langue que d’avouer que sa présence la rassure assez.

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Trois heures quinze du matin quand tu reçois un appel de Winnie. D’ailleurs ça te réveilles. Aujourd’hui, tu étais déjà dans ton lit. Demain, t’as un match et t’étais complétement KO, fallait bien que tu reprennes des forces. Tu n’es pas le genre de mec à mettre ton téléphone en silencieux, non tu le laisses sonner, on ne sait jamais si c’est important. Alors quand il sonne tu l’entends. Trois heures quinze du matin et elle te demande de venir la récupérer devant le commissariat. Tu penses d’abord à une blague, mais franchement, pourquoi elle ferait cela la frangine ? Tu te lèves quand même rapidement de ton lit pour aller la chercher. Parce que même si c’est tendu entre vous deux depuis quelques temps maintenant, tu ne la laisseras jamais dans la galère. Surtout à trois heures du matin. Alors tu quittes le domicile Chapin pour prendre ta voiture pour aller la prendre. Tu n’as pas l’impression d’avoir mis longtemps et pourtant elle te fait la remarque Winnie. T’es sérieuse ? Déjà que je viens te chercher tu devrais être reconnaissante, tu lui dis alors que tu te postes devant elle. Finalement elle avance sans trop savoir où est ta voiture puisqu’elle te pose la question. Tu passes devant elle pour aller vers ta caisse, il n’y avait pas vraiment de place à côté pour se garer, donc tu t’es mis un peu plus bas. T’as fait quoi pour te retrouver ici ? Tu lui demande en tournant légèrement ta tête vers elle. C’est possible qu’elle ne te réponde pas vraiment, mais toi t’es pas prêt de lâcher l’affaire. Tu te souviens d’une époque où vous étiez proches tous les deux, où vous étiez complices, où c’était facile de discuter. Jusqu’à ce jour. Jusqu’à cet événement. Tu ne sais pas si tu as bien fait, mais t’as l’impression que oui. Alors depuis, vous vous parlez sans vous parler. Vous vous disputez souvent. Et parfois, souvent même ça te saoule. Parce que même si tu ne le dis pas, t’aimerais retrouver la complicité que vous aviez dans le temps. Et même si c’est tendu, tu seras toujours pour elle, toujours là pour veiller sur elle, pour la protéger. Même lorsqu’elle te dit qu’elle n’a pas besoin de ta protection. Tu restes son frère et tu ne peux pas t’en empêcher.

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EXORDIUM.

Son frère ne tarde pas à arriver, mais comme à son habitude, Winnie ne peut pas s’empêcher de se montrer exécrable avec son frère. Rancunière, elle n’arrive pas à passer au-dessus de ce qu’il a pu lui faire dans le passé. Alors oui, ça fait trois ans, mais Winnie a beaucoup souffert de la décision de son frère. Elle se fait même croire que ça ne l’atteint plus aujourd’hui, mais c’est faux. Bien sûr, elle n’a jamais vraiment parlé de tout ça à son frère, elle cherche juste à se montrer détestable envers lui. Bien que parfois, elle aimerait juste retrouver leur complicité d’antan. Bien sûr ce petit moment de nostalgie disparaît dès le moment où Isaiah décide d’ouvrir la bouche. « Crois pas que t’étais mon premier choix, j’ai essayé Nas, mais il ne répond pas. Et je préférais éviter les parents. » Ce qui est complètement faux bien sûr, la première personne qu’elle a pensé à appeler c’est bien Isa, mais lui avouer serait une défaite pour Winnie qui ne tient pas à faire comprendre à son frère qu’il est indispensable dans sa vie. Elle commence à marcher, sans chercher de destination précise. Elle veut juste monter dans la voiture et qu’il la conduise le plus rapidement possible jusqu’à son dortoir. Isaiah remonte à sa hauteur, passant même devant elle avant de lui accorder un regard pour lui demander ce qu’elle fichait là. Elle est prête à l’envoyer balader, comme elle le fait depuis longtemps maintenant, mais elle se dit qu’en poussant trop loin le bouchon tout ce qu’elle va gagner c’est qu’il va la laisser planter là et elle devra se débrouiller pour rentrer. Alors elle le fixe un instant, avant de reporter son attention devant elle. « Une manifestation qui a mal tourné, les flics ont embarqués tout le monde. » Elle se dit qu’il se contentera de ça comme justification. Au moins, il ne l’harcèlera pas de question et ils rentreront silencieusement. Du moins, c’est ce qu’elle espère. Ils arrivent à la voiture et Winnie pénétra à l’intérieur sans déposer un regard sur son frère. « Bon, ramène-moi chez les sears. » Elle continue, en prononçant ses mots avec plus de difficulté. « S’il te plaît. »

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Winnie, elle ne peut pas s’empêcher d’être quelque peu désagréable avec toi. Tu peux le comprendre. Un peu. De ce qui s’est passé, vous n’en avez pas réellement parlé, juste un peu au début, puis plus trop. Il y a seulement cette tension qui règne. Tu prends sur toi parfois Isa, tu prends sur toi quand elle te saoule, quand elle a son petit caractère avec toi. Elle dit avoir appelé Nas avant toi, tu lèves les yeux au ciel, parce que Winnie, elle est obligé de dire que tu n’es pas le premier choix, pas la première personne à laquelle elle pense lorsqu’elle a un problème. Avant cet évènement, qui a changé toute leur relation. Quoi qu’il en soit, tu ne renchéries pas, bien que cela te brûle presque les lèvres. C’est clair que tu fais bien t’éviter les parents. Parce qu’Isa t’es chiant, mais moi que vos géniteurs. Tu passes devant elle pour aller vers ta voiture, et tu en profites pour lui demander ce qu’elle a fait. Une manifestation donc. Ça ne t’étonnes que très peu. Tu n’as pas besoin de demander pour quel type de manifestation, tu es persuadé que c’est pour les droits des femmes ou quelque chose comme ça. Parce que tu le sais bien que c’est quelque chose qui tient à cœur à ta frangine. Et vous arrivez à la voiture, vous y montez et avant même que tu ne puisses lui demander quelque chose elle te dit de la conduire chez les sears, en marquant une pause avant de dire s’il te plait, comme si ça allait la tuer. Ça te fait presque sourire intérieurement. Pourquoi elle a mal tourné ta manif ? Tu demandes quand même avant de mettre les clés sur le contact, parce que ouais cela t’intéresse. La première chose qui te vient en tête, c’est des personnes qui seraient venues foutre la merde. Il y en a. Il y a toujours des gens contre une cause qui viennent mettre leur grain de sel. Et toi ça va ? Tu demandes finalement en la regardant, alors qu’elle n’a pas un regard pour toi. Prends sur toi Isa, il est trois heures, t’as pas envie de te prendre la tête. Alors, tu l’es depuis que tu es arrivé, tu essayes du moins, parce que ta sœur tu l’aimes même si tu ne le dis pas, mais faut pas non plus qu’elle te provoques.

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EXORDIUM.

Winnie avait été intelligente pour ne pas appeler ses parents. Elle savait pertinemment que si ses parents avaient informé de son arrestation, elle allait passer un sale quart d’heure. Alors même si elle n’avait aucune envie de parler à Isaiah, dans ce genre de situation, ils pouvaient compter l’un sur l’autre. Même si elle se permettrait toujours de lui faire plein de réflexion, s’il a besoin d’elle dans ce genre de galère, elle serait présente pour lui. A l’intérieur de la voiture, Winnie subit un mini interrogatoire pour connaître la raison de cette garde à vue. Elle lui donne un semblant de réponse, car elle n’a rien à se reprocher. Elle ne méritait pas d’être là et elle l’a répété plusieurs aux flics qui se sont surtout foutu de sa gueule ; faut dire qu’ils ont l’habitude de mettre des cas bien plus grave en cellule alors c’est pas une gamine pas bien grosse qui va pouvoir les effrayer. Bien sûr Isaiah ne peut pas se contenter de cette version, il veut en connaître plus. Winnie le fixe du coin de l’œil, alors qu’il démarre sa voiture. Elle a envie de l’envoyer chier de nouveau, mais être resté enfermé une partie de la nuit la rend plus molle. Elle est donc plus encline à lui répondre sans envoyer de pique. « Des casseurs se sont mêlés à la manifestation et ils ont commencés à faire le bordel. Et la police n’a pas fait la différence et a embarqué tout le monde. » Elle avait eu beau se débattre, les flics étaient bien plus nombreux. Le regard de Winnie se tourne vers la route, elle n’a aucune envie que leur regard se croise. Elle doit maintenir cette distance avec lui. « Quelques égratignures, mais rien de bien grave. » Elle regarde ses coudes où elle voit des griffes et des bleus. Elle s’en souviendra longtemps de cette manifestation. « J’étais avec Serena. » Winnie fixe son frère en disant ses propos. Elle sait que sa meilleure copine a flirté un moment donné avec son frère et elle a pété une vraie durite quand elle l’a su. Après tout, Isaiah a bien gâché sa relation avec Basile, il est hors de question qu’il se met à draguer ses copines. C’est bien pour ça qu’elle teste sa réaction en donnant le nom de son amie.

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Winnie. Elle est compliquée. Tu la trouves compliquée. Ça n’a pas toujours été le cas, mais maintenant c’est constant. C’est tout le temps ce que tu te dis. Vous n’arrivez plus à discuter, c’est limite si vous ne vous embrouillez pas à chaque fois que vous vous voyez. Winnie, vous étiez proches, très, trop. Mais plus maintenant, plus autant. Est-ce que ça t’embête ? Est-ce que ça te fait mal ? Oui, mais ça Isa, tu ne le diras jamais. Parce que c’est t’es comme ça, toujours là à taire certains trucs sur toi, ce que tu ressens. Tu ne sais pas si c’est le cas pour elle aussi, peut-être pas, t’en sais rien, tu ne le saurais jamais, parce qu’Isa, tu ne pourras jamais le lui demander. Tu lui demandes ce qu’il s’est passé, elle te parle de casseurs qui se sont mêlés à la manifestation. Et que les flics, n’ont pas fait la différence. Y a toujours des crétins pour foutre la merde, tu le sais. Et t’as juste pas envie qu’il arrive quelque chose de mal à ta sœur, alors ouais parfois, quand tu sais qu’il y a des manifestations, des évènements de ce genre où tu sais que ta frangine ira, tu ne peux pas t’empêcher d’avoir une petite pensée pour elle, à te demander si tout se passera bien. Le côté protecteur, qui ressort. Mais pourtant, tu ne l’appelles pas Winnie, tu ne lui dis pas. Parce que ça ne sert à rien. Parce qu’elle te dira qu’elle n’a pas besoin que tu la protèges. Tu lui demandes si elle va bien, elle te répond sans te regarder, elle est blessée, un peu et toi tu grimaces, chose qu’elle ne fera pas car elle a le regard vers la route, alors que tu n’as même pas encore démarré. Faut que tu soignes tout ça, tu dis simplement, alors que ça parait carrément logique. Tu dis ces mots, alors qu’il y en a pleins d’autres qu’ils veulent sortir, mais qui restent coincé au fond de ta gorge. T’as envie de lui dire qu’il faut qu’elle fasse attention lors de ce genre de manifestation, que si elle veut, tu pourrais l’accompagner au cas où ça dégénérait, t’as envie de lui dire pleins de choses qui se cache derrière ta phrase, peut-être qu’elle sentira que tu te retiens de dire autre chose. Elle rajoute ensuite qu’elle était avec Serena, et là elle te regarde, toi tu ne montres rien sur ton visage, pas à Winnie. Et elle va bien, Serena ? Tu demandes tout de même, parce que ouais Isa, ça t’intéresse et tu ne peux pas t’empêcher de poser la question.

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