(YOVIA) aie ouille ça fait mal

livia était ta bouffée d'air frais. celle qui, malgré un rappel lancinant de vos blessures d'antan, te permettait d'avancer, de rire, de sourire à la vie. l'aisance qu'elle avait, malgré son passé, t'inspirait. et puis, elle avait toujours le mot pour te remonter le moral, pour regonfler ton estime de toi. comme ces t'es trop belle quoi! qu'elle arrivait à te sortir, en plein milieu de la rue. et alors que tu rigolais à moitié, traversant la rue à ses cotés, tu n'eus même pas le temps de lui retourner le compliment. le choc. l'impact. l'instant. tu te souviens simplement de la douleur. violente. terrible. qui te faisait sombrer dans les abysses.
des sons te réveillèrent. un bip-bip, comme un métronome, qui semblait battre la candence de ton palpitant. la vue, trouble, qui tentait de rester stable. le bras, douloureux, perfusé. et puis, la douleur. à chaque mouvement. te rappelant à tes démons. tu savais que ce n'était rien de grave. tu le sentirais sinon. toi qui avait connu la sensation des os brisés, broyés, tu savais que cette fois-ci, tout allait. juste une mauvaise réception. et alors, tu entendis la voix de ta jeune amie. yona? tu vas bien? ... bordel j'ai mal tu souriais, à moitié. elle arrivait quand même à jurer. tentant de t'asseoir sur le bord de ton brancard, tu la regardais. elle avait une légère égratinure sur le visage. c'était le reste de son corps qui avait surement du encaisser l'impact. tu la regardais, tendais la main vers elle, pour l'atteindre. oui, ça va, j'ai connu pire. et toi alors? et puis, tu fronçais les sourcils. que s'est-il passé au juste? et puis, les infirmières s'afféraient autour de vous. mesdemoiselles, vous pouvez nous aider s'il-vous-plait? sans même vous regarder, l'une lançait froidement un "le docteur ne va pas tarder à arriver avec les résultats des analyses sanguines. veuillez vous reposer s'il vous plait" et elle sortit. tu regardais ton amie, qui avait l'air aussi choqué que toi. on leur apprend pas la politesse en école d'infirmière? et tu rigolais, ce qui te faisait mal, même si c'était soutenable. avoue que tu ne t'attendais pas à ça comme genre de soirée..

@Livia Alves
tu seras toujours fascinée par la manque d'humanité que vous pouviez trouvé dans ces lieux de soins. ces gens, réputés pour être les plus humains qui existent, sont surement les pires. tu soupirais. et puis, le médecin arrivait. il te suffit de le regarder quelques secondes, pour tourner le visage sur ton amie, qui le dévisageait complétement. tu ne pus t'empêcher de sourire. elle et sa tendance au charme naturel et en toutes circonstances. elle n'en loupait pas une. ne relevant pas spécialement la remarque faite sur les infirmières, il faisait l'état des faits. vous avez été percutés par une voiture, mais vous n'avez rien, quelques hématomes. tu soupirais, de soulagement. enfin une bonne nouvelle. un mauvais coup a la tete quand vous êtes tombée. mais vous allez bien, le bébé également. tu marquais un temps d'arrêt. comme livia. vous vous étiez lancé un regard, n'étant pas sure de bien comprendre la fin de la phrase. quel bébé ? pourquoi il parle de bébé ce type ? elle était perturbée, presque paniquée. d'un bond, tu te mettais sur tes pieds, ce qui t'arrachais une grimace. tu t'approchais du médecin. tu tentais de regarder les résultats d'analyse. tu n'étais pas très douée dans tout ce qui était médical, mais grâce à tes parents, tu avais quelques bases. tu avais eu un coup de chaud. regardant le nom en haut de la fiche, il y avait bien écrit livia alves, il y avait sa date de naissance. tout concordait. sauf les taux de béta-hcg. qui avait grimpé. assez pour indiquer une grossesse de plusieurs semaines. c'est impossible.. tu la regardais. elle n'arrivait pas à accrocher ton regard. tu t'approchais d'elle. livia. tu posais tes mains sur ses épaules. hé livia, tout va bien. regarde moi. tu ne voulais pas qu'elle soit dans le déni. tu voulais savoir si elle avait eu des doutes. as-tu remarqué du retard dans tes cycles? le médecin, patient, regardait la scène. livia, ça va aller. tu tentais de soulever son visage. toutes mes félicitations ma chérie. tu n'étais pas sure que ce soit la bonne chose à dire, mais c'était un évènement heureux, qu'il faudrait célébrer quoi qu'il advienne.

@Livia Alves
tu voyais bien qu'elle était ailleurs. tu savais qu'elle ne t'entendait pas. le choc de l'annonce l'avait anesthésié. le médecin aurait du savoir qu'elle ne pouvait pas le savoir, qu'elle pouvait seulement se questionner. à seulement 7 semaines d'aménorrhées, ce n'était pas possible. tu lui avais lancé un regard en biais, lui qui n'avait pas bougé. lui qui semblait attendre que le temps passe. et puis, tu entendais la voix de ton amie. prononcer des mots que tu ne comprenais pas. tu grimaçais, gênée. livia, je ne comprends pas. tu vois simplement ses yeux s'embuer. ses lèvres frémir. la seule chose que tu arrives à faire, c'est lui prendre les mains et les serrer entre les tiennes. laisser passer le flot d'émotions. il te fallait faire preuve de patience. et puis, elle retourne sa colère que le médecin, qui ne bronche pas. avait-il seulement un cerveau? et elle appuyait sa tête contre toi. tu comprenais tout juste ce qu'elle disait: je ne comprends pas. à dire vrai, toi non plus. tu savais ta livia volage, mais pas du genre stupide à ne pas prendre de précaution. il y avait quelque chose qui ne collait pas. comment je vais yona.. je comprends même pas d'où vient ce bébé.. tu lui souriais, rapidement. tentant de la consoler, alors que toi même tu avais du mal à te contrôler. on va trouver une solution, livia. je te le promets. et puis elle s'allonge à nouveau, soufflant longuement. et c'est quand elle se décide à se relever en furie que tu comprends que votre temps passé aux urgences tirait sur sa fin. elle arrache avec violence la perfusion qu'elle a dans le bras, et t'embarques avec elle. on se casse d'ici, on va chez moi et sur un coup de tête, vous quittez ces lieux infâmes.

le chemin du retour avait été long. elle n'avait pas décroché un mot, dans le taxi. elle avait regardé par la fenêtre, les yeux perdus dans le vide de la nuit. et c'est seulement lorsque vous aviez franchi le seuil de sa maison que tu t'essayais à communiquer. livia, viens t'asseoir car oui, malgré les annonces de cette nuit, vous aviez tout de même pris un sacré choc physique. et la douleur se faisait ressentir. vous n'aviez plus la ferme d'analgésique, il vous fallait gérer la douleur de manière naturel. ce qui n'était pas évident. et en t'asseyant à ses cotés, tu attrapais sa main droite. liv.. que vas-tu faire? tu lui posais cette question sérieusement. car il y avait plusieurs façons de gérer ce genre de situation. as-tu envie de devenir mère? as-tu déjà eu ce souhait?

@Livia Alves
y'a douze ans.. je le voulais.. y'a onze ans je le voulais aussi.. mais après j'ai abandonné cette idée. je pensais pas que j'en aurais un jour.. des enfants. elle avait déjà eu envie. déjà eu le désir d'amener la vie. de porter en elle une petite chose humaine. de sentir les coups dans son ventre. de donner une partie d'elle même à quelqu'un d'autre qu'elle même. c'était un joli début. tu lui serrais les mains un peu plus. souriais, doucement. et puis, l'idée qu'elle n'en veuille pas devait être abordé. le fait d'avorter. tu te devais de lui proposer cette échappatoire, en tant qu'amie. tu ne pouvais pas juger ses choix, car toi-même, dans la situation inverse, tu ne savais pas comment tu réagirais. je garderais cet enfant, et j'assumerais.. mais j'ai tellement peur.. et tu soupirais, de joie. tu aurais eu beaucoup de mal à l'amener se faire enlever le bébé. trop d'un douleur d'un coup. non pas que tu sois contre, mais tu ne pouvais supporter qu'on porte atteinte à l'intégrité de ton amie. cela t'était impossible. et, l'émotion prit le dessus. elle tremblait, légèrement. et ses yeux, s'embuaient doucement. des larmes se mirent à couler, abondamment. j'ai peur yona.. tu la tirais à toi. tu enlaçais ses épaules de tes bras. elle agrippait ta taille. tu posais ta joue sur le haut de son crâne. tu ne pouvais pas faire plus qu'être là, qu'être une masse sur laquelle elle pourrait se reposer, u moins ce soir. et si je rendais cet enfant malheureux ? si j'y arrivais pas ? tu la laissais reprendre ses esprits, avant de répondre. tu la berçais doucement. comment pourrais-tu, livia? tu seras une mère fantastique. la plus attentionnée qu'il soit. la plus protectrice aussi. tu seras extraordinaire. tu laissais quelques temps d'arrêt, que les mots imprègnent son esprit. et si tu as le moindre soucis, tu sais que joseph et moi, nous serons là pour toi. c'était sorti naturellement. tu n'avais pas fait attention. tu te pinçais légèrement les lèvres. tu tentais de te rattraper. tout comme les autres membres de ta famille, et ceux des filipps. tu as énormément d'amis livia, tu seras bien entourée, bien épaulée. même si je suis persuadée que tu n'auras besoin de rien ni de personne pour être fantastique avec ce petit être. tu souris, assez satisfaite des mots que tu avais choisis. tu espérais qu'elle les croirait et que, le moment venu, elle pourrait venir te voir pour te demander de l'aide. tu te savais assez proche d'elle pour ça, mais encore fallait-il qu'elle ose venir vers toi.

@Livia Alves
tu aurais préféré lui parler de tout ça dans d'autres circonstances. la rendre folle en lui faisant deviner ce qu'il se passait dans ta vie. la faire rire, lorsqu'elle aurait compris. te faire légèrement taquiner, car elle n'aurait pas pu s'en empêcher. mais des fois, la vie ne prend pas le tournant qu'on lui demande. et ce soir, tu aurais préféré qu'elle ne comprenne pas l'allusion que tu avais fait, pour joe et toi. elle aurait du le prendre pour ce qu'il en était: tu disais simplement que son ami le plus proche et toi même, vous seriez présent, séparément, pour l'aider dans ce changement de trajectoir de vie. mais, elle était fine. elle comprenait chacun de tes sourires, aussi légers soient-ils. joe et toi.. tu ne pus réprimer un sourire, franc mais gênée. tu n'étais pas habituée. mais tu ne répondais pas. tu la laissais proccesser les informations à sa façon, tu la laissais avancer dans son acceptation de la situation. je sais que je peux compter sur vous tous. et j'aurais surement besoin de vous.. tu acquiesçais. évidemment. tu serais là. merci yo'.. si t'avais pas ete là.. je sais pas comment j'aurais pu réagir en apprenant la nouvelle tu rigolais, à moitié. les circonstances de l'annonce de cette grande nouvelle auraient du être plus sereine, plus saine. et je suis contente d'avoir été là à ce moment là aussi, pour toi. elle s'éloignait légèrement de toi, balayant les larmes emplies de mascara sur ses joues. tu rigolais. je propose qu'on se fasse une soirée cocooning, au final. une soirée entre filles, en prenant soin de nous. ça te fera du bien, je pense. et tu passais un doigt en dessous de son oeil droit. puis ça te fera du bien de te démaquiller un peu, petit panda.

@Livia Alves
il est vrai, qu'à bien y regarder, la maison paraissait inhabitée. bien décorée, bien agencée, mais sans réelle vie. sans profondeur. sans ces imperfections qui font une maison. sans ce canapé un peu abimé par les fesses des membres d'une famille qui s'y assoie souvent. sans ces marques sur les encolures de portes, marquant quelques ratés de chaussures trop proches du bois à cause des passages incessants. et puis, pas d'odeurs persistante d'épices, d'encens ou bien de quoi que ce soit qui fasse un chez soi. la maison paraissait grande, mais paraissait béante. une corps sans vie. et livia te le confirmait bien rapidement. c'est ma maison.. mais je vis pas vraiment ici.. alors y'a pas vraiment d'affaire tu vois.. je sais même pas si y'a du démaquillant ou du savon dans l'une des salles de bain ! tu acquieçais d'un mouvement bref de la tête. tu souriais, lorsqu'elle te disait ne pas savoir ce qu'il y avait comme affaire par ici. et où est-ce que tu vis, si ce n'est pas ici? et puis, elle eut un regard triste. un regard empli de souvenirs. pas forcément les plus agréable qu'elle ai vécu. tu le sentais. et un frisson te parcourut l'échine. car tu compris lesquels elle revivait. je vais vendre la maison.. il serait peut etre tant.. et en acheter une autre, pour moi et le bébé.. un truc plus petit peut-etre, mais.. une maison sans souvenirs.. tu ne pouvais qu'être d'accord avec elle. si tu as vraiment envie, alors fais-le. les maisons par ici, ce n'est pas ce qui manque. et avec la coquette somme que tu retireras de celle-là, tu trouveras aisément quelque chose d'autres, et très rapidement. on t'aidera tous à t'installer avant l'arrivée du bébé. tu lui souriais. car tu le pensais. et puis, elle te parlait nourriture. tu rigolais. étonnement, cela avait toujours été une de vos grandes similitudes: la bouffe, c'était sacré. va falloir commander ca s'est sur, y'a rien a manger ici. pas de soucis, je me charge d'appeler. du thaï ça t'irait? trop tard, elle s'était déjà levée, pour aller se démaquiller. tu souriais. sortant ton téléphone portable, tu t'essayais à envoyer un message à joseph, puis tu composais le numéro du restaurant thaï que tu préférais. tu commandais un bol de khao pad et un pad thaï crevettes, puis des boissons non alcoolisées et tao huay en dessert. et puis, seulement là, tu réalisais tout ce qu'il s'était passé depuis le début de la soirée. l'accident. l'annonce du bébé. l'annonce de ta supposée relation avec joe. trop d'informations d'un coup. c'est seulement en entendant les pas feutrés de livia qui redescendait que tu repris un peu tes esprits. tu as réussi à trouver de quoi te débarbouiller. tu es mieux comme ça.

@Livia Alves
tu souriais, troublée par ce qu'elle disait. ce lieu, qui t'étais sacrée d'une certaine façon, la maison de joe, voilà que c'était l'endroit où vivait presque à temps plein la jolie brune. tu savais qu'ils avaient une relation très fusionnel, presque dérangeante, mais tu n'imaginais pas à ce point-là. cela t'attendrissait encore plus. et tu étais soulagée. soulagée que le soir où il t'avait ramené chez lui, elle n'eut pas été là. et lorsqu'elle redescendait, avec ses couvertures entre les bras et le sourire-façade aux lèvres, tu observais bien qu'elle avait pleuré. tu préférais ne pas relever. c'était tout à fait humain, après ce qu'elle venait d'encaisser, d'avoir les larmes qui coulent des yeux. elle avait le droit de pleurer, et tu espérais qu'elle savait pertinemment que vous aviez passé le stade de la voir en larmes et de potentiellement la consoler. tu pouvais encaisser, même si cela te faisait de la peine pour elle. et alors qu'elle s'enroule dans une couverture, laissant ses yeux se fermer, elle se permet de te taquiner. et donc.. ça fait combien de temps? tu souris, gênée. évidemment, elle n'avait pas oublié. tu agrippes une couverture aussi et tu la mets sur tes jambes recroquevillées. tu respires quelque fois avant de te lancer. cela s'est fait peu de temps après notre entrevue tous les trois. le soir de ma titularisation, on a décidé d'aller boire un verre entre collègues.. l'alcool a fait son effet.. tu te mordillais la lèvre, de gêne surement. tu n'étais jamais très à l'aise pour parler de ce genre de choses, et tu espérais que livia ne verrait pas ce rapprochement entre joseph et toi d'un mauvaise oeil. on a peut être eu un léger intermède sur son canapé, et potentiellement réitéré les faits dans son lit.. elle avait rouvert les yeux, faisant semblant d'être choquée. tu rigolais. c'est arrivé comme ça, rien n'était prévu. et puis, tu réfléchis un peu. avec un peu d'honnêteté, tu te lançais. j'imagine que l'attirance était là depuis longtemps.. seulement, ce n'était pas le bon moment. sa femme. ses enfants. son divorce. peut être un tout qui a fait que vous aviez attendu. peut être qu'au final, cela avait été une bonne chose. j'espère que cela n'est pas trop bizarre, pour toi.. tu la regardais. je sais à quel point vous êtes proches et je ne t'en voudrais pas, si ça tournait mal, que tu prennes sont partie. cela serait normal. tu ne pouvais t'empêcher de voir le pire. c'était dans ta nature: réfléchir à toutes les possibilités, les alternatives. celles qui te plaisaient, celles qui te plaisaient moins. et puis, tu t'essayais à lui prendre la main. la soirée n'était pas centrée sur toi. elle était sur elle. tu sais.. j'ai entendu dire que l'hypnose faisait des merveilles pour retrouver les souvenirs refoulés.. tu veux qu'on essaye..? pour retrouver le père..? tu rigolais à moitié, tu savais que cela marchait. tu n'étais seulement pas certaine d'y arriver sur elle.