We could do this all day → ft. Joy Stick

We could do this all day

ft. @Joy Stick

Coach n’avait pas menti sur le fait qu’il n’allait pas lâcher son équipe. En effet, c’était le genre d’homme qui tenait toujours ses promesses au grand dam de ses joueurs. Selon lui, il avait le devoir de replacer les jeunes dans la bonne direction. Or, il en avait eu plus qu’assez des fiestas ici et là qui engourdissaient ses joueurs au point que ces derniers patinaient moins bien que des unijambistes en manque d’équilibre. D’ailleurs, l’université le payait pour gagner et seulement pour cela. Le pauvre débile qui avait affirmer que l’important était de participer n’y connaissait clairement rien. Ce n’était encore qu’une de ces excuses bidonnes pour les vaincus d’avance. Ainsi voulaient-ils profiter des beuveries jusqu’aux petites heures de matin? Soit, mais ils étaient mieux de se présenter à l’heure tapante… Cinq heures du matin sans faute; à moins de vouloir patiner une centaine de tour de patinoire, enfiler les vieux équipements des objets perdus plutôt douteux et accumuler des minutes sur le banc lors des parties. C’était ça le plan.

L’eau chaude de sa douche n’avait pas pu faire plus de bien à ses muscles endoloris. Il pouvait enfin se détendre après avoir passé plus de deux heures à écouter leur entraîneur leur crier dessus à quel point ils étaient fainéants pendant l’entraînement. Il avait même fait exprès d’enchaîner les pires exercices ne serait-ce que pour les punir. Heureusement pour O’Connell, il avait passé au travers et pouvait désormais quitter l’aréna de l’enfer et profiter de sa journée. Et dire que cette dernière venait à peine de commencer! Il n’avait pas pris le temps de sécher ses cheveux, avait enfilé un t-shirt et un jean qu’il était partie en flèche. Son sac de sport à l’épaule, il avait décidé de marcher en ville à la recherche de caféine. Il faisait beau, tout le contraire de lorsqu’il s’était levé à l’aurore pour faire face à Satan sur la glace. C’était tant mieux.

Cela faisait quelques minutes déjà qu’il marchait et la scène qui se déroulait un peu plus loin devant ses yeux l’amusait, lui extirpant un léger sourire sur le coin des lèvres. « On sort les fesses, on cambre le dos et on soulève… » Benjamin s’était penché subtilement et venait de murmurer au creux de l’oreille de la propriétaire du Bar’maids, penchée à essayer de soulever une grosse caisse parmi tant d’autres sur le trottoir. Visiblement, elle n’avait pas assez long de bras pour y parvenir. Il allait sûrement se mériter un coup de tête en pleine figure pour risquer de faire sursauter Joy Stick ainsi, mais ça valait le coup. Il se mit à rire. « Besoin d’aide peut-être ? » Il ne laissa même pas Joy répondre qu’il avait déposer son sac à l’entrer du bar et s’était chargé de prendre la grosse caisse avec laquelle elle se battait depuis un moment « Allez, donne-moi ça et profite de la vue, mais évite de baver sur ton plancher. » Il lui fit un clin d’œil, sachant très bien qu’il allait se mériter une des légendaires répliques de Joy. C’était d’ailleurs son intention; cette femme était unique. Elle le faisait bien rire avec son sens de la répartie. Or, leur petit jeu commun était plus que divertissant il fallait se l’avouer.

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ft. @Joy Stick

Ah, cette charmante Joy Stick! Franche et directe; c’était sans aucun doute ce qu’il préférait chez elle. Il était inutile d’user de gants de velours puisqu’on savait pertinemment bien qu’on pouvait recevoir une réplique bien sanglante à tout moment avec cette femme. Néanmoins, O’Connell devait avouer que les fois où cela se produisait étaient bien mérité. Or, il n’en avait pas entendu moins de la part de Joy lorsque celle-ci l’avait menacé de l’étouffer avec son « cul ». Il était hilare et avait de la difficulté à le cacher. Particulièrement lorsqu’elle semblait préférée ses bouteilles à sa pauvre personne. Elle pouvait faire aussi semblant qu’elle ne le désirait, Ben savait pourtant ce qu’il en était en réalité. Tous les deux le savaient. Après tout, c’était leur façon de s’exprimer leur amour que de se chercher des poux ainsi à tout va. « Arrête, je sais que tu ne peux pas te passer de mon cul. » Il se mit à rire après avoir secoué ses fesses uniquement pour le plaisir de Joy. Il aimait la taquiner et à chaque fois, c’était toujours un duel enfantin de charme entre les deux. « Ah, Joy chérie, ça fait à peine quelques jours et je m’ennuyais déjà! »

Il déposa la grosse caisse derrière le bar puis alla en chercher une autre. Elles étaient vachement lourdes et l’entraînement de ce matin n’avait aidé en rien. Il n’y avait pas quelqu’un, un livreur par exemple, qui s’occupait de déposer les caisses? Après tout, ce n’était que des filles qui travaillaient au Bar’Maids et bien que Benjamin ne doutait pas de leur force, ça devenait quand même pas mal lourd pour elles. Des plans pour que l’une d’entre elles se blessent. « Y a pas quelqu’un qui s’occupe des boîtes habituellement? Dis-moi pas que tu fais ça toute seule avec ta force herculéenne ! » demanda-t-il nonchalamment, avant de se tourner vers son amie. « Si t’as besoin de quelqu’un pour ça, tu m’appelles la prochaine fois. J’suis ton chevalier au beau et ô désirable cul après tout. » Il se mit à rire en déposant la seconde caisse près de la première. Puis, s’approchant légèrement derrière Joy -il aimait vivre dangereusement-, il lui murmura à l’oreille : « Tu peux m’appeler pour d’autres trucs aussi… » Il ne lui laissa pas le temps de réagir, évitant au préalablement un potentiel coup quelconque et alla chercher la dernière caisse à l’extérieur. Toujours le sourire aux lèvres, Benjamin avait toujours ce petit air taquin en présence de la propriétaire du bar. C’était plus fort que lui. Pourtant, il n’y avait rien de méchant dans ses intentions ou quoique ce soit. Au contraire, il appréciait cette femme tellement qu’elle était la seule avec laquelle il se permettait de rigoler à ce point. Cela semblait réciproque d’ailleurs et c’était tant mieux. « J’ai un plan. Tu me fais un café et je t’offre la chance de mâter mon corps d’Appolon pendant que je t’aide à ranger ta marchandise… Ce n’est pas cher payer je trouve. Une aubaine, même. » dit-il en s’accoudant sur le bar, avant de décerner à Joy un sourire qui se voulait charmeur. « Et je ne fais pas des rabais à n’importe qui… »  Il retînt son rire, attendant avec impatience la réaction de son amie.

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Les taquineries, c’était quelque chose qu’il réservait particulièrement à Joy. Non seulement parce qu’on taquine ceux qu’on aime, mais aussi parce que c’était avec Joy que c’était le plus drôle. C’était impossible de s’ennuyer quand elle était dans les parages. De plus, il pouvait toujours compter sur son sens de la répartie pour égayer ses journées. À force de se répéter, cette femme, elle était géniale! Il n’y avait rien de plus entre eux qu’une grande amitié, ambiguë certes, mais c’était leur truc à eux.   D’ailleurs, se faire remballer de la sorte par Stick était hilarant. Heureusement pour lui, il faisait exprès de lui laisser une ouverture à chaque fois et il était plutôt ravie de voir qu’elle sautait sur chacune des occasions pour le remettre correctement à sa place. Il allait devoir la remercier un jour… En effet, à force de rire aussi intensément grâce à elle, il avait sûrement dû développer des abdominaux d’acier. D’ailleurs, rien qu’à s’imaginer récurer les toilettes du bar sous la supervision de la propriétaire le fit éclater de rire. C’était bien placer, Joy; il devait l’admettre.

Une chance qu’il ne fût pas susceptible ne serait-ce qu’une seconde, car son égo aurait pu en prendre tout un coup avec Joy. Au contraire, il ne peut s’empêcher de rire aux commentaires de sa partenaire de jeu. Elle était dure, quand même. À croire qu’un café valait plus cher que sa personne! Au moins, elle riait aux éclats et c’était tant mieux. Elle pouvait bien se moquer si au moins elle avait le sourire. C’était tout ce qui lui important, soit qu’elle puisse se changer les idées un peu et se sortir la tête de toutes ses responsabilités reliées à son bar. Cependant, cette main sur son torse, cette main qui descendait doucement de plus en plus vers le bas… Benjamin ne bougea pas, stoïque. Il préférait fixer son regard près du sien; tenir ce dernier et ainsi maintenir cette légère tension entre eux. Néanmoins, il ne pouvait pas cacher les frissons qui lui parcoururent la nuque à ce même instant. Elle était vilaine d'agir ainsi... Il sourit à la petite parenthèse qu’elle fit. « J’suis pas aussi facile non plus… J’me dévoile pas rien que pour un café. Quoique le tien… »  O’Connell sourit davantage à Joy lorsque cette dernière lui apporta son café. La remerciant d’un signe de tête, il prit sa première gorgée, un air satisfait sur le visage. « Le tien pourrait en effet faire exception. » Ce regard qu’il lui jetait se voulait taquin, comme à son habitude. Il avait un malin plaisir à se laisser entraîner dans ce jeu de séduction avec elle. « Merci pour le café. » Benjamin se redressa, prit une autre gorgée de son café et aussi soudainement, afficha un air plus sérieux. « J’étais sérieux quand je disais que tu pouvais compter sur moi si t’avais besoin d’aide. J’aimerais pas que tu te blesses parce qu’un pauvre con n’est pas capable de prendre les remarques d’une femme. »  Il retrouva à nouveau son sourire. « Parce que t’es une femme, pas vrai? » Il ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il allait payer très cher et il le savait. C’était d’ailleurs ce qui rendait tout cela amusant.

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Il n’avait pas pu s’empêcher de lui balancer cette réplique légèrement puérile. Elle était trop facile et puis la réaction de Joy allait être magnifique. Il n’avait aucun doute là-dessus. Cependant, le changement de comportement de son amie le fit tilter. Avait-il dépassé une certaine limite? C’était insensé puisque ce changement de comportement était arrivé suite à son honnêteté. En effet, pour une fois, il avait été sérieux et avait partager l’envie de lui venir en aide si besoin. Après tout, ils pouvaient se lancer des piques ici et là à tout bout de champs, cela n’enlevait rien au fait que Benjamin appréciait Joy. Il l’adorait même; c’était son amie. Du moins, il la considérait comme telle. Il n’y avait aucune malice dans leur jeu et c’était d’ailleurs ce qui rendait le tout amusant. Les deux se défiaient à leur façon et en rigolait aux premières loges à chaque fois. Par contre, cette fois-ci il y avait un problème… mais lequel? Or, quand elle lui répondit qu’elle était bien une fille de la façon la plus sarcastique au monde, sans l’ombre d’un sourire, Ben cessa de rire. Il se râcla la gorge, question de reprendre son sérieux, mal à l’aise. Il avait beau la fixer, il était incapable de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Joy ne semblait pas fâchée, mais elle ne riait pas et elle ne souriait pas pour autant. « Excuse-moi si… » O’Connell voulait s’excuser, mais il ne s’était pas douté ne serait-ce qu’une seconde de ce qui allait suivre.

À savoir comment la situation avait pu escalader aussi vite… Il ne l’avait pas vu venir. Les lèvres de Joy s’étaient déposées sur les siennes. Où était passer son répondant, son insulte et sa gifle? Sa petite remarque qui allait encore insinuer à quel point il en avait une petite entre les jambes comme à l’accoutumé? Un baiser, ça n’avait jamais fait partie de la liste des piques possibles entre eux jusqu’à présent. Tout semblait beaucoup moins drôle, soudainement. Néanmoins, il n’avait pas bronché. Il avait été pris de court par cet élan de Joy que son cerveau avait eu de la difficulté à intercepter l’information. En effet, n’avait-il pas encore tout à fait compris que Joy s’enfuyait déjà vers son bureau où elle s’y enferma. Lui, il était resté au même endroit. Une main portée à ses lèvres et les yeux bien ronds. « Joy? » s’écria-t-il, toujours un peu déstabilisé. « Joy ! Reviens ! » Ben prit une grande respiration puis soupira, se frottant la nuque de sa main droite. Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant? Devait-il comprendre quelque chose à ce baiser? O’Connell adorait Stick, certes, mais il ne ressentait qu’une profonde amitié envers elle et il n’avait pas envie de foiré… Joy était importante pour lui. Ce pourquoi il alla cogner à la porte du bureau. Il patienta avant de cogner à nouveau. Toujours rien. Elle ne lui donnait pas le choix. Il tourna la poignée, mais la porte était verrouillée. Ça ne pouvait donc jamais être simple! « Joy, ouvre la porte… Je t’en veux pas, t’en fais pas… En fait, je te comprends même. Même moi je voudrais m’embrasser si je pouvais… Ce sont… comment qu’on dit déjà? Ah oui, les phéromones… » Il disait cela en essayant de rassurer son amie en voulant tourner le tout à la blague, mais rien que sa voix tremblait et n’aidait en rien à sa crédibilité. Et puis, qu'est-ce qu'il venait de raconter là? C'était débile...

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