Non je vous jure, les clients qui vous appellent à trois heures du matin alors que vous avez passé une soirée à rush à la livraison tellement les gens avaient commandé des pizzas ce soir. J'ai dit à ce type d'ailleurs, d'aller gentiment se faire mettre et en suite j'ai bloqué son numéro. Non, mais il y en a. Aucune retenu. Mais ce sont des drogués, donc ils s'en fichent dans qu'ils ont leur came. Bref, là ce soir, j'ai décidé de profiter de ma soirée en compagnie de ma sœur. J'avais laissé mon téléphone dans ma chambre pendant que je dîne avec elle. Au moins, on est pas dérangés. Par contre, je suis remplie de messages et d'appels manqués quand je retourne pour regarder un truc dans ma chambre. Bah ouais, au passage, j'ai jeté un œil au téléphone. Je retourne sur le canapé où y a déjà ma sœur devant un film. Je m'affale et commence à répondre à tous mes sms. Bordel, y en a qui me harcèlent. Beaucoup de numéros inconnus. Je réponds qu'aux messages, je rappelle pas les gens car j'ai la flemme de parler. Je confirme à trois clients que je pourrai les fournir ce soir. Je regarde ma sœur. Je pense pas qu'elle m'en voudra. « J'dois filer rejoindre des potes. Ils ont une urgence. » Je lui fis un petit bisou sur la joue et je pars. Je fournis ceux qui sont dans le centre avant et y en a deux. Merde, il pleut. Il faut le faire. Après, c'est pas terrible niveau argent en ce moment. Il faut savoir se mouiller quand il le faut, et c'est le cas de le dire. Du coup, j'arrive au centre, près de la gare. Je connais chaque recoin de cette ville à force de livrer, donc facile de trouver le lieu du rendez-vous. Je sonne à l'interphone, je me présente. « Yo, c'est Jules. Tu m'ouvres ? »
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Sujet: Re: une dette à payer || Babi Dim 8 Avr - 18:10
Une dette à payer
Plafond blanc. Immaculée. Presque. Quelque chose ne va pas. Cette tâche, jaunâtre. Symbole de l’imperfection environnante. Brisant l’harmonie d’une blanche puretée. Babi se lève du matelas miteux, agacée. Car Babi, elle ne supporte que la perfection des choses. Il n’y a rien de plus beau, de plus fort. L’esthétisme parfait. La symbiose ineluctable. Ses talons claquent contre le parquet, grinçant à en faire suinter l’appareil auditif. Comme un lion en cage. Elle attend. Les secondes passent, les minutes passent, la sonnerie crie à la délivrance. Enfin.
Le voilà. Ce putain de merdeux de livreur de pizza. Elle reste derrière cette porte. Quelques secondes, seulement. Elle inspire, profondément. Elle s’imagine en train de l’étouffer. De l’étrangler. De se jeter dessus comme un fauve enragé. Elle s’imagine, simplement. Pour mieux se retenir. Babi, toujours dans l’excès, toujours dans l’abus. La jolie brune finit par presser sur le bouton pour le laisser entrer. Attendant qu’il monte l’escalier jusqu’au premier étage, qu’il arrive sur le bon palier.
Haine excessive ? Peut-être, peut-être pas. Elle ne supporte pas la malhonnêteté. Ou du moins le mensonge ou l’ommission. Babi, si franche et sans filtre. Elle dit tout, presque. Tel un livre ouvert aux petites lignes raturées d’encre noires.
Jules, c’était le livreur de pizza. Elle le croisait de temps en temps, dans ce rôle là. Et elle avait finit par l’apprécier. Et puis. Elle apprend qu’il y a un autre revers. Qu’il est dealer. Il vend à des proches à elle et surtout à son frère. Trahison, elle le prend ainsi. A Babi, on ne lui cache pas de chose. Interdit. Et puis surtout Babi maudit les vendeurs de merde, qui nuisent à la santé, conduisent à la mort, doucement, sans prévenir. Pourtant, elle n’est pas une non consommatrice absolue. Mais elle est de ces consommatrices de soirée, qui n’achètent pas, et qui vont tirer une fois la latte du voisin d’à côté. Alcool, drogue. Qu’à très petites doses.
Babi, la machiavélique. Elle imagine des plans, comme ça, inspiration du moment. Aujourd’hui, où plutôt cette nuit, où plutôt à une heure matinale peu convenable. La volcanique brune à décider de tendre une petite embuscade au jeune livreur. Elle cherchait le face à face, l’altercation. Verbale. C’est comme ça qu’elle s’est retrouvé chez un ami, dont elle a l’habitude de squatter, son appart, sa piaule, sa télévision, son frigo, ses draps. Il lui a laissé l’appartement, le temps qu’elle règle son affaire et qu’elle le rejoigne à la soirée des voisins du dessus. Il arrive, elle entend les grincements des marches de l’escalier en bois. Elle ouvre la porte, en un fracas. Sourire machiavélique au coin. « Oh Jules ! Quelle suprise ! Dit moi tes pizzas deviennent de moins en moins bon marché.. » Elle attend. Qu’il réagisse. Avant de lâcher un élégant « T’es vraiment un gros abruti »
D'habitude, je livre pas à domicile car on sait jamais les mauvais plans. Finir dans une embuscade, me faire poignarder et jeter par la fenêtre, non merci. Mais ce soir, la personne compte acheter un gros paquet et bah, j'ai pas pu passer au dessus. Il me faut de la thune alors je vais pas cracher et je fais des efforts. J'arrive donc. J'entends le clic du portail et j'entre. Bizarrement, on m'a même pas répondu à l'interphone. Bref, je m'en fous, ce soir je dois me faire deux cents de blé et ça, c'est ce qui m'intéresse. Je monte les escaliers de cet endroit miteux. Près de la gare, ça vaut le coup en loyer mais on tombe sur des taudis. Les marches grincent même. Super niveau discrétion, y a mieux. Je vais pour toquer, mais on ouvre en furie la porte et je tombe sur une nana que je reconnais pas de suite. C'est sa voix qui m'alerte. Je recule, secoue la tête en mode « tu fous quoi là toi ? » mais à la place je dis « J'étais censé rencontrer un Valentin. Mais je crois que t'as pas ce qui faut entre les jambes pour te faire appeler comme ça. » Bah ouais, évoquer mes pizzas de mauvais goût, ça m'a titillé. Et puis vient qu'elle me traite d'abruti. Merde mais elle se prend pour qui elle ? C'est pas vraiment ma pote, c'est juste une habituée de mes pizzas. « J'te permets pas, on se connaît à peine. » Pour moi, il faut être amis pour se traiter d'abrutis. Sinon on dit un simple « gros con ».
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Sujet: Re: une dette à payer || Babi Lun 9 Avr - 0:09
Une dette à payer
Tel un carnivore sur un morceau de steak. Un taureau sur le tissu rouge voltigeant. Un chien aboyant sur sa solitude. Babi attaque, un peu trop gratuitement. C’est sa nature à babi, d’être excessive. D’aboyer, sans arrêt. Et plus on réplique, plus ses aboiements sont longs, puissants. Le livreur devenait sarcastique, première découverte. Cet homme, ce presque inconnu, où ils n’avaient jusqu’à lors échanger que de simples mots, que de bribes de phrases entre des ouvertures de portes et des pourboires.
Une moue se dessina sur le visage de Babi, qui leva les yeux aux ciels. « J’vais pas être vulgaire tout de suite… », elle balance la phrase comme un souffle, qui s’épuise dans l’air ambiant. Une façon pour elle de se retenir, de ne pas dire un mot qui dépasse trop sa pensée. Un moment de silence, avant de rependre. « Valentin a du s’absenter, je viens réceptionner la commande à sa place ». Elle sentait l’agacement de Jules. Ce fut plus qu’appréciable pour Babi. Abruti, le mot qu’il n’avait pas apprécié. Elle tenta d’étouffer son rire, en vain. « Oh excuse moi. Tu préfère quoi : connard ? Et je te demanderais d’epeller le mot connard et là on evaluera si t’es un abruti comme je le présuppose ». Sourire faux, rictus amusé. Il était temps qu’elle passe au vif du sujet. Rester au bas de la porte, indéfiniment, trop peu pour elle. « Donc cette pizza ? Vu les tarifs, j’espère que les bonus herbes ‘aromatiques’ sont de qualités ? Après tout, c'est ta spécialité je viens d'apprendre. ». Elle ne voulait qu’une chose, l’entendre l’admettre. Qu'il pompait l'argent des friqués. Avec la mort en sachet.
« Putain de dealer ». Et ça sortit tout seul. De mots simples. Sonnaient comme une insulte, cracher à pleine figure. Il y avait le ton, il y avait la forme. Et les deux, cassaient avec l’image d’une jeune bourgeoise.
C'est pas possible. J'aime pas trop qu'on me prenne pour un con en faisant des fausses commandes que ça soit des pizzas ou autre chose. J'ai limite les yeux qui roulent jusqu'au ciel, exaspéré par la situation. Elle se fout de moi et j'aime pas ça du tout. Alors sans la ménager, je perds patience et la pousse à l'intérieur de l'appartement. « J'aime pas discuter sur le paillasson, devant la porte. » C'est surtout que je veux pas que tout le voisinage soit alerté si ça commence à gueuler surtout. Je la fixe toujours, mes yeux bleus dans les siens. Je porte mes doigts à ma barbe bien taillée que je gratte nerveusement. Car oui, bordel, cette situation me dépasse et je me sens nerveux. « Je veux le nom de celui qui t'a dit que je deale. Et tout de suite ! » Ouais comme ça je lui envoie l'un des bras droits de mon supérieur qui aime pas trop que ça s'ébruite, son personnel. Ça risque de mettre à mal son buisiness qui grandit et commence à prendre de l'ampleur dans la région. Elle a un putain d'air de bourgeoise qui a ce qui lui est dû. Sois dans la galère un peu et tu comprendras la vie, merde. D'ailleurs pourquoi elle me cherche des noises celle-là ? Parce que bon, ça lui fait rien que je deale quoi. « Et puis d'abord, je comprends pas en quoi ça te gêne ce que je fais ? »
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Sujet: Re: une dette à payer || Babi Lun 9 Avr - 18:46
oooh merci, ça me fait trop plaisir de lire ça
Une dette à payer
L’exaspération monte. Monte. Monte. Quand arrivera-t-elle à son paroxysme ? Une heure non décente, se déplacer pour rien. Oui. Ca fait naître un certain énervement. Elle s’y attendait. A cet agacement. Ce ton. Cet énervement. Ces roulements d’yeux. Mais pas à une chose. Qu’il la pousse de l’autre côté de la porte. Elle n’avait pas anticipé ce geste. Et ça se sentait, terriblement, dans l’attitude de Babi. Male à l’aise, parce que Babi, elle a cette manie de tout contrôler et d’avoir ce désir complètement irrationnelle d’anticiper chaque réponse, chaque geste de son « adversaire ». Oui, un adversaire. Babi elle ne dialoguait pas avec les gens, elle se confrontait, se rendait dans un ring. Presque, systématiquement.
Jules la pousse sans ménagement. Visage crispé, corps qui gesticule victime de son déséquilibre. Déséquilibre physique, mentale. Elle recule, par réflexe. « ASSASSIN ! » cria-t-elle. Elle grimaça un sourire ironique, puis déclara « Je déconne pas tu fais encore un coup comme ça je crie ce mot encore et encore, de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’on nous entende ». Oui, enfin. Avec la sono du dessus, il est clair qu’on pouvait égorger un cochon sans qu’on l’entende.
Elle finit par se calmer, un peu. Une tornade ne s’éssoufle pas aussi rapidement. « Bref. Ok vas y, si tu veux même te poser sur le sofa, fais toi plaisir, c’pas le mien, donc ça pose pas de problème qu’il y ait un clochard dessus ». Ton neutre. Voilà que maintenant il lui demandait le nom de la taupe. Elle le toisa. De haut en bas. Une mine de dégoût au bord des lèvres. « Mon cher Jules, sache que tu n’es pas maitre de la situation et que tu as de ce fait aucun ordre à me donner. Contrairement à moi, tu n’as aucun moyen de pression pour que je puisse cracher le nom de la personne. Je n’ai aucune raison de la donner, alors tu ne l’auras pas. Connard. Désolé celui-là était gratuit. J’ai pas pu m’empêcher. Petit Toc. » Babi arrivait à reprendre un ton calme. A gérer son flux de parole, articulant chaque mot,chaque syllabe. Pour eviter l’explosion. L’arrogance, devenait son nouveau compagnon.
Qu’elle lui donne le nom ? Il lui avait demander ça, comme si elle allait lui donner le nom, sur un putain de plateau d’argent. Non, non et non. Et puis en vérité, on ne lui avait pas balancer ça comme ça. Elle l’a découvert par hasard. Par son frère, sans que lui-même le sache. Sur son portable. Babi, elle jouait souvent avec le portable de son frère. Des jeux absurdes, pour passer le temps. Pour décharger sa batterie à lui, et pas la sienne. Et parfois, elle voyait les messages apparaître. Rien qui ne l’a surprenait, car après tout, elle savait tout, elle connaissait tout l’entourage de son frère. Et puis, quand elle a vu le message de Jules aparaitre, quelque peu codé. Elle a compris. Le livreur « sympa » était son fournisseur. Elle continua à le toiser. A le fixer, sans cligner des yeux. Sans battre le moindre cil. « Attends. Tu ne comprends pas que ça puisse gêner quelqu’un ? Tu parles comme si tu vendais des légumes à la ménagère, des sucettes à des gosses ! Mec, ce que tu fais, c’est emmener des mecs à l’hosto, en desintox, à désintegrer leur putain de neurones. Et toi tu me sors quoi : en quoi ça me gêne. Je juge pas les gens qui s’éclatent avec, mais je juge ceux qui y contribuent. » Non elle ne juge pas les consommateurs. Comme elle ne jugeait pas son frère. Elle ne voulait pas le condamner pour ça. Il était tombé dans ces travers là, elle non. Fin de l’histoire. Mais un dealer. Elle crachait dessus. Pour elle, c’était des gens de basses classes. Des putains de voyous. Et ces gens, elle ne les fréquentait pas. Pour rien au monde. Elle ne leur accorde pas un regard, pas un sourire, pas une once de compassion. Alors se dire, qu’elle avait adresser la parole à un de ceux là… Pensée non acceptable. Tranchante, elle allait l'être. «Mon petit, tu vas arrêter ton traffic »
« Crier assassin ne mènera à rien. » Je suis furieux. Je commence à perdre patience. Et oui je l'ai poussée à l'intérieur de la porte et j'ai pas été délicat. Je veux pas la ménager, je m'en fous d'elle. Elle peut me menacer, faire ce qu'elle veut, je m'en balance. J'entends « clochard ». Ça commence à me mettre hors de moi cette conversation. Les gens qui me connaissent savent que je suis sanguin, impulsif. Elle connaît rien de ma vie et elle se permet de dire ce genre de choses. Elle m'insulte, mais je fais pas pareil. Elle peut penser que j'ai pas les mots, que je suis sans voix mais par pensée, je l'incendie, vous pouvez pas savoir. Pour être tout à faire paradoxal comme toujours je m'assoie sur le sofa. Le clochard que je suis la regarde, la défiant pendant qu'elle me sort ses menaces. « Ce sofa est confortable. Bref, t'as rien contre moi non plus. » Je m'en contrefous royalement de ce qu'elle me dit, car c'est vrai. Quelle preuve a-t-elle ? A part des messages mais ça c'est rien. Les policiers riront si elle se présente à eux en leur fournissant que ça. Je ne peux que rire tellement elle commence à m'amuser cette conversation. Je pouffe même puis me concentre sur elle. « Tu t'ennuies c'est ça pour emmerder les autres ? » C'est une banale fille qui sait pas quoi faire de sa journée et qui a cherché un prétexte pour emplir sa soirée pour faire oublier l'ennui des heures précédentes. Nan mais, je serai pas la victime cette nana superficielle. Elle me balance qu'elle juge ceux qui fournissent la drogue. Mais merde... C'est plutôt le contraire. Elle a rien compris à la vie, celle-là. Elle a dû avoir une vie facile, sans rien. C'est ceux qui prennent la drogue qui sont fautifs. Pas nous. Bref je lui balance rien, restant mon mutisme tout en la défiant toujours du regard. Je ne cille pas non plus. Je la fixe, mes yeux bleus dans les siens. Et voilà qu'elle conclut comme quoi j'allais arrêter mon trafic. Je me mis à nouveau à rire. Non mais elle croit quoi ? Que je suis le seul sur le terrain. Vaut mieux qu'elle fasse attention à ses arrières. Un corps c'est facile à faire disparaître ainsi que les preuves de nos jours. « T'as fini maintenant ? Parce que ton petit manège, je m'en fous quoi. Tu peux me dire ce que tu veux, j'en ai rien à faire. Tu peux me sermonner aussi, ça me rend indifférent. » Mensonge, parce que je bouillonnais à l'intérieur malgré tout. Car elle touche une corde sensible avec ses propos.
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Sujet: Re: une dette à payer || Babi Mer 11 Avr - 16:42
Une dette à payer
Irrationnelle. Le discours, la situation, le déroulement des choses. Tout. Ou Rien. Rien n’avait de sens. Babi se retrouvait dans cet appartement qui ne lui appartenait pas, face à quelqu’un qui ne s’apparentait qu’à être une simple connaissance, une personne qu’elle ne croisait que devant un paillasson. Et voilà que tout à coup, une colère qui ne s’explique pas lui était venu, une envie de vengeance, de rébellion, une envie de chantage. Un jeu. Oui, ça lui déplaisait qu’il soit dealer. Ca lui deplaisait encore plus qu’il refourguait sa came à son frère. Et encore davantage de savoir qu’elle avait été berné par l’image du gars plutôt sympa qui a part refourger du cholestérol avec ses pizzas, ne faisait rien d’autre d’inacceptable. Et pourtant. Plus les secondes, les minutes s’écoulaient, plus Babi allait loin. Dans ses propos, dans ses manières. Il lui dit qu’elle n’a rien contre lui, et se met à rire. Ce sourire moqueur sur les lèvres de Jules. Babi fixe ce rictus. Elle se sent rabaissée. Et une Babi rabaissée dans son pouvoir, sa propre fierté, ça rend une Babi enragée et encore plus piquante.
Elle reste quelques secondes silencieuses. Pour ne pas se précipiter dans ses mots. Ne pas bégayer, ne pas être confuse, ne pas avoir une voix tremblante. « Ecoute moi bien. Tu crois vraiment que j’aurais fais mon putain de cinéma si je n’avais pas une once de preuves ? J’balance ton nom au flic, avec toutes les preuves et même s’ils t’arrêtent pas tout de suite, ils t’auront dans le collimateur et ça pour les affaires, ça sent pas très bon… ».
Jules, muet. Affrontant Babi. Bataille de regard. Celui qui cligne en premier a perdu. Du moins, ça donnait cette cocasse impression. Jules rigole face à l’ultimatum de la volcanique brune. Elle est à nouveau blessé dans son ego. Mais, elle ne bronche pas. Elle veut se montrer plus forte. Le pouvoir, elle le détiendrai, jusqu’au bout. Presque une conviction. Babi, n’a qu’un désir, à ce moment précis. Celui de montrer qu’elle ne le voit comme un vulgaire petit dealer, qui, ne l’effraie au grand jamais. Jules joue avec ses nerfs. Lui faisant croire qu’il n’en avait rien à foutre. Mais elle ne le croyait pas et décida de jouer sur cette certitude qu’il mentait.
Babi, démoniaque. Son visage se transforma. Se fermant, instantanément. Glaciale et brûlante à la fois. Le regard sombre. De façon inattendue elle s’approcha de lui. Elle s’abaissa pour se retrouver à son niveau, lui, positionné sur le sofa. Elle prit le col de son t-shirt. Fermement. Sans réfléchir. Malgré, cette petite voix qui lui disait de contenir la rage qu’elle enfermait depuis tant d’années et qu’elle a su contrôler, ou peut-être, jusqu’ici. Elle approcha son visage de lui, sa bouche de son oreille. Et d’une manière abrupte, sans la moindre émotion, elle balança : « Tu t’enfonces, Jules. Tu t’enfonces. Tu te dis indifférent. Mais je sens ta colère qui monte. J’entend ces pulsations de ton coeur, qui s'accélère. De plus en plus vite, un putain de vacarme. J’ai apperçu ton visage devenir blanc à l’ouverture de la porte. Je vois à présent ton visage prendre des couleurs plus sanguines à mes insultes. Tu n’aimes pas qu’on te traite d’abruti, n’est-ce pas ? Je te sens nerveux, malgré ta tentative de garder ton calme. Ta mâchoire s’est fermé et a tremblé au moment où je t’ai dit d’arrêter. Alors, coco. Ose me dire encore une fois que tu t’en fous et tu verras.. ». Elle se releva, avec une fierté quelque peu non dissimulée.
Moi qui me pense être paradoxal, elle aussi. Si elle veut que j'arrête mon trafic, qu'elle me dénonce donc au flic et j'arrêterai. Sauf si elle cherche quelque chose ? Elle commence son chantage, j'attends la suite de ce dernier. Qu'est-ce qu'elle demande alors pour me dire qu'elle ira chez lui flic. J'attends le « si », mais il a pas l'air de sortir de sa bouche. Cette merdeuse de gosse de riche a raison. Je suis pas indifférent. Elle me saoule à un point que ma colère semble être au sommet de sa limite. Je vais exploser. J'ai jamais frappé une fille, mais je vais pas me ménager pour celle-la. Elle me touche. Son visage est bien trop prêt, bien accessible pour mon poing ou le calife que je garde dans ma poche. L'amocher serait cool pour moi. Au moins elle ira pleurer et bonjour la tonne de couche de maquillage pour masquer sa figure meurtrie dans les prochains jours. J'avale ma salive. Limite elle sort de ma bouche dans cette idée de la saigner. Alors je me lève. « Vaut mieux que t'arrêtes de faire ça car ma patience a des limites. » Je la regarde dans les yeux, mes yeux bleus s'ancrant dans les siens. Je pourrai lui cracher aussi au visage, ça énerve les gens ça non ? Mais ce que je cherche, c'est pas de l'énerver, c'est qu'elle me laisse en paix. « Et je t'emmerde en quoi d'abord ? Je vends de la came à tes amis ? Bah tu sais quoi ? Va d'abord t'adresser à eux. » Bah oui au lieu de sermonner un dealer insignifiant pourquoi ne pas aller voir ses proches à qui je vends probablement de la drogue. « Sauf si je te plais et que tu voulais qu'on se retrouve en tête à tête ? » C'est une possibilité ça aussi vu que je lui livrais souvent des pizzas, que je l'attire et pour ça qu'elle veut que j'arrête mon trafic car elle tient à moi. Ah ouais c'est mignon mais ça non. Je la regarde toujours en me rasseyant sur le sofa.
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Sujet: Re: une dette à payer || Babi Mer 11 Avr - 18:06
Une dette à payer
Et si on y était ? A l’instant T. Où la tension avait atteint son paroxysme ? La situation lui filait entre les mains. Une perte de contrôle presque vertigineuse. Et cette petite voix qui ne lui venait plus en aide. Babi sentait que ça allait trop loin. Qu’il était à deux doigts de lui foutre une beigne, si elle continuait, si elle insistait. Pourtant, Babi n’avait pas peur. La peur, elle en était anesthésiée depuis bien longtemps. Déstabilisée, elle peut l’être. Mais la véritable peur, cette émotion, elle n’accepte plus qu’elle lui bouffe son mental. Elle n’a plus conscience des risques, elle fonce et s’enlisent dans les problèmes. Il se lève. Les voilà face à face. Les yeux dans les yeux. Froid, glacial. Il l’avertit. Que sa patience à des limites. Lourd de sous-entendus. Trop lourd au goût de Babi. « J’ai même pas envie de te poser la question classique de « et quoi mec, si je les dépasse tu comptes faire quoi ? ». » Elle lève les yeux au ciel et poursuit « J’ai pas peur. J’ai plus peur. ». Soudain, les yeux verts de l’incendiaire Brune baisse, une demi-seconde. Une micro demi-seconde. Celle de trop. Signe de faiblesse. Elle se mord les lèvres, et là ça tambourine dans sa tête. Des images, trop d’images. Ignoble. Ces coups dans le ventre, les phalanges se fracassant sur l’arrête de son nez, le visage qui bouffe le sol et les insultes à n’en plus finir. Ca résonne, ça résonne. Elle veut qu’on arrête, cette musique d’épouvante dans sa tête. Les souvenirs qu’elle aimerait effacer, mais qui ne s’efface pas. Une agression. Une seule. Qui a suffit à la transformer. Elle était seule. Contre tous. Face à cette bande de gamines, qui ne rendait pas compte des conséquences sur la jeune Babi. Elle tente de les effacer. De les chasser de son esprit. Reprend le contrôle, reprend-toi Babi. Elle répète cette phrase, et répète encore, jusqu’à chasser les images du passé. « Oui tu vends de la merde à mes amis. A ma famille, même. Mais, ils sont assez grands, c’est pas à moi de les protéger. Mon vrai problème c’est que j’aime pas la malhonnêteté, j’aime pas les gens qui n’ont pas de moral et se font du frics sur la santé des gens. ». Elle s’offusque quand il sous-entend, que cela pouvait hypothétiquement cacher autre chose. Un tête-à-tête ? Auparavant elle aurait rit. Sauf qu’elle n’a plus envie de rire. Une mine de dégoût s’esquisse sur son minois et elle crache : « Putain mec t’a cru que t’étais dans un remake de la « Belle et le Clochard » ? L’assiette de bolognaise, je préférais encore te la foutre dans la gueule. » Elle continue à rester debout. Les bras croisés, elle finit par s’expliquer, pour être clair, une fois pour toute : « Arrête ton trafic, point. Je te rechope avec ta merde et t’a les flics au cul. Voilà comment ça va se passer. »
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