(erwan) sans alcool la fête est plus folle

Et voilà, tu as encore été traîner dans un bar avec les autres. Quelques potes de la fac avec leurs propres potes, c'est du gros n'importe quoi parce que ça gueule, ça chiale, ça rit. Et toi dans tout ça tu fais ta propre petite vie puisque tu consoles les filles et gueulent sur les mecs. La routine après tout. C'est ça d'être dans une confrérie de fille, t'es du genre solidaire et t'as pas peur des mecs. Une fois encore, t'as rien de glamour. Les autres ont sorti le décolleté et la jupe courte, toi, t'as un t-shirt noir bien trop grand avec le gros symbole de batman sur la poitrine et un short en jean avec ta paire de converses blanches fétiches. Rien de sexy, rien de glamour selon toi et tu t'en fiche. t'es pas comme ces barbies, t'es même pas maquillée. Si tu penses à mettre une crème pour la peau c'est déjà très bien. Tu préfères être naturel, enfin, dans le style en tout cas. Tu ris, parce qu'il y a des cons à la table qui racontent des conneries et que toi tu ris, tu répliques même sans avoir honte de tes mots. Contrairement à certaines, tu appelles un chat un chat. Et si tu dois parfois être crus c'est juste que tu as une certaine façon de dire les choses, tout en gardant un sourire. Parce que toi, tu rayonnes à cette table, t'es loin d’être ivre, pas comme soixante-quinze pour-cent de tes compagnons de soirée. Tu secoues la tête en ricanant, quittant la table quelques instants alors que tu rejoins le bar. Tu patientes gentiment que le barman arrive devant toi. tu ne peux pas t'empêcher de remarquer ses tatouages, bien que ça rend un mec trop sexy et que ça te fait craquer, c'est surtout les œuvres que tu remarques. le dessin, c'est toute ta vie, mais est-ce que tu serais assez courageuse pour en faire sur ton corps ? C'est une bonne question ! Mais pour le moment ce n'est pas celle-ci que tu te poses. Tu viens juste de terminer ta bière et les autres en sont déjà au whisky et autres boissons fortes. L'alcool c'est pas ton truc, à petit dose seulement, ca ne t'empêche pas de rire et de t'amuser après tout. « Une autre s'il vous plait » Que tu lui demandes gentiment. Et puis finalement, tu te rends compte que tu fixes ses tatouages, c'est plus fort que toi, dès qu'on parle de dessins on te perd totalement. « ça fait vraiment mal ? » tu fais une pause, avant de rire toute seule « ouai, bien sur, c'est une question totalement conne, même moi je m'en rend compte.» T'en as pourtant vu des émissions, ou ils pleuraient leur maman pendant les tatouages.

Une bière de plus, ça ne fait que ta seconde de toute façon, c'est pas avec ça que tu commenceras à voir des lapins blancs courir sur le comptoir. Sauf si on met un truc dans ta bière mais ça m'étonnerait, tu n'es pas en compagnie de ce genre de personne et à part le barman, personne ne touche à ta boisson, jamais. Alors tu souris au barman, demandant ta bière qu'il t'apporte rapidement. Ils ont mit la télé, t'es pas sur qu'ils vont entendre quelque chose avec les idiots qui t'accompagne. De toute façon le sport, tu t'en fiche, t'aimes pas, sauf pour supporter tes potes. Quand tu sortais encore avec ton ex, tu y allais pour lui. Et le basket, tu y vas pour ton meilleur ami. Tu fais ça part amitié et amour, mais pas celui du sport. Le barman finit par rester devant toi, surtout après ta question totalement idiote. Genre se faire planter des tonnes de fois par une aiguille, ça fait pas mal. Tu remarques toi même ta connerie, et pourtant il te répond sans même se moquer. Tu l'écoute. Alors ca varie ? intéressant, la question suivante t'interpelle. T'en faire un ? toi ? tu sais même pas si tu supporterais la douleur. « Je sais pas trop.. Je suis plutôt dessinatrice que la toile, tu vois. Mais j'admire vraiment le boulot que tu as sur la peau, c'est sublime. » Tu prends une petite moue sur le moment. Tu réfléchis tout en apportant ta bière à tes lèvres et en prendre une gorgée. T'as jamais imaginer devenir tatoueuse. Tu dis que si tu échoues en tant que peintre, tu te reconvertirais dans une galerie d'art ou un musée. Mais finalement il y a tellement d'opportunité qui s'ouvre a toi et ton talent de dessinatrice. Faire des illustrations, des bandes dessinés, des mangas, et les tatouages c'est pas si mal. Tu en reviens rapidement à lui après cette absence pour comprendre les choses auxquels tu n'avais encore jamais pensé. « A vrai dire.. je pense que si je devais me faire tatouer, je ne saurais pas quoi choisir. » Que tu finis par dire avec un petit rire amusé par ta propre indécision. Tu reprends une gorgée de ta bière que tu finis par poser sur le comptoir puisque tu viens simplement de prendre place sur un banc. T'ignores un peu ceux qui t’appellent dans le fond, pour le moment t'es occuper. Ceux qui te connaissent le savent, tu ne peux pas résister à l'art, à une peinture, à un dessin et là, le corps entier de ce barman est une toile. Évidement que tu rêves de voir tous les dessins et de l'étudier dans le moindre recoin, mais dit comme ça c'est pas très catholique. « Lequel t'as fait le plus mal ? » C'est une question simple et pas trop exigeante. Au fond tu aimerais tellement en savoir plus. T'as les yeux qui pétillent rien qu'en fixant les détails, les ombres, les couleurs et le noir et blanc. Ça te fascine totalement. Le sourire est toujours là, tu rayonnes, parce que tu parles d'une chose qui te passionne depuis que t'as deux ans, une chose dont tu ne pourrais pas te passer. Le dessin, c'est toute ta vie. Et c'est bizarre de pouvoir en connaitre d'avantages sur une nouvelle forme d'art, de peinture.

Tu rougis un peu au début, quand il parle d’or entre les mains et tout ce bordel. Tu sais que tu es douée, tu sais que c’est l’un de tes talents mais c’est toujours délicat de l’avouer, de ce dire que oui, tu es douée, oui tu sais le faire. T’as toujours peu de paraitre egocentrique, de ne pas te prendre pour de la merde alors que ce n’est pas du tout ça. Alors c’est toujours délicat de se venter de tes talents, sans passer pour ce que tu n’es pas. Alors oui tu rougis un peu, surtout venant d’un type recouvert d’entre de la tête aux pieds. Ca te parait vraiment surréaliste, tu ne sais pas trop s’il faut être fou ou passionné pour faire ça. Est-ce que tu serais capable de te recouvrir le corps d’encre ? Oui seulement si ça part à l’eau. Tu n’es pas familière avec tout cela, t’es pas vraiment adepte des trucs qui font mal en plus. Mais tu es curieuse, évidement. Tu lui poses des questions, parfois idiotes et parfois tellement bateaux que même toi tu t’en rend compte, mais c’est plus fort que toi. Quand finalement tu avoues que tu ne saurais pas quoi faire, tu es surprise par sa réponse. Alors c’est comme ça qu’il en est arrivé à se recouvrir le corps ? Parce qu’il ne savait pas quoi choisir ? Toi, entre tes fées tristes, tes chatons tristes, tes cranes ou tes cercueils, ou encore des bouddha, des arbres, des dragons, des mangas.. Oui, tu dessines de tout, mais tu dessines surtout selon ton humeur. Ca dépend si c’est pour un projet scolaire ou pour toi. Mais dessiner ça t’apaise, ça te calme. Quand tu dessines tu es dans ta bulle et tu pourrais y rester des heures sans même relever les yeux de tes crayons. En ce moment tu vis une rupture, ca fait quatre moi que tu dessines des choses tristes et sombres, c’est beau, c’est triste, et c’est surement parce que c’est triste que c’est beau. Mais tu finis par demande celui qui a été le plus douloureux, celui pour lequel il a vraiment souffert. Alors il en a aussi dans le dos ? Pourquoi ça te surprend finalement ? Ca devrait pas ! Tu souris, tu bois pratiquement ses paroles mais quand on te parle de dessin, t’es plus qu’une gamine à qui on raconte un conte de fée. Quand il fait signe qu’il va fumer, tu pensais retourner voir tes potes, ils n’ont pas remarqué que tu etais encore au bar, ou alors ils te laissent en pensant que tu oublierais peut être Hendrix ? T’en sais rien mais tu t’en fiche puisqu’il te propose de le suivre, tu secoues la tête « merci mais je ne fume pas » tu ne bois pas trop, tu ne fumes pas, tu ne te drogues pas. Tu as des problèmes et des addictions mais pas à ces trucs là. Pourtant le sourire est toujours là. « mais je veux bien voir les autres » que tu finis par ajouter en souriant grandement, quittant ton tabouret d’un saut pour ensuite le suivre jusqu’à l’extérieure. Il fait un peu froid, t’es en t-shirt, t’as laissé ta veste à l’intérieur mais tu t’en fiche, tu ne penses pas du tout au froid la. Tu finis par te positionner contre un mur, plongeant tes mains dans tes poches alors que tu prends une petite moue pensive « si je devais me faire tatouer… je pense que ça serait un endroit discret que mes parents ne verraient pas.. ils sont un peu du genre.. faut être bien sous tout rapport quoi.. » Habillée comme il le faut, combien de fois ton père t’as hurler dessus parce que les t-shirt étaient trop court, parce que le short était trop court.. Jusqu’à ce que tu trouves ton style.