.. et mon crayon caresse le papier au rythme de tes courbes comme le ferait mes doigts sur ton corps

Délicatement tu tournes la clé que t’avais si gentiment donné la secrétaire en bas de l’immeuble. Bien entendu c’est de l’ironie, cette femme ne doit pas connaitre le mot sourire ou encore joie. En vérité, elle te fait directement penser à Germaine dans Monstre & Cie, ce blob visqueux dénuée de toute sympathie. A peine avais-tu eu un pied dans le couloir, écoutant sans grande attention ses instructions que tu aurais presque pu entendre un « Je vous ai à l’œil Friezmann, je vous ai à l’œil » Un jour tu te le promets, tu lui scotcheras sur sa porte de bureau son portrait avec les traits de cette vieille limace mais en attendant c’était un autre portrait que tu devais griffonner.
Poussant la porte de la salle que tu avais réservé, tu te rendis alors compte par sa poussière et ces draps blancs qui protégeait le mobilier qu’elle n’avait sans doute pas été utilisé depuis quelques temps. Vintage, tu te demandas même si elle n’avait pas été oubliée depuis des décennies.  En vérité, tu ne t’attendais pas vraiment à cela, tu avais espéré un peu plus de confort mais l’ambiance qui régnait dans cette pièce avait quelques choses qui t’inspiraient. De ces vieux stores, le soleil venait donner un peu de clarté à la pièce, du relief et un filtre jaunâtre naturel.  Les rayons du soleil te permirent d’admirer la poussière volant dans les airs, tel des lucioles en pleine nuit d’été. Une odeur particulière émanait  d’ailleurs de la pièce, tels les vieux livres que tu avais pu trouver une fois chez tes grands parents. Laissant ton regard parcourir la pièce tu souris, oui tu l’aimais bien cette pièce en fin de compte …
Chargé, tu déposas tes affaires sur un table, vint à extirper deux trois draps de sur le mobilier, ce qui te provoqua une quinte de toux … La saleté était décidément maîtresse des lieux. Ouvrant en espagnolette deux fenêtres, tu laissas un peu de fraîcheur entrer dans la pièce, lui donnant un second souffle. Si tu avais su tu aurais pris des bougies, un parfum ou encore une bombe désodorisante. Ah mais attend ! Très vite tu fouillas dans ton sac et en sortis un spray Axe. Oui oui ce même produit qui, d’après la pub, attire les femmes. Bien entendu, tu ne l’avais pas choisi pour confirmer l’effet mais plus pour son parfum subtil et viril qui te caractérisait plutôt bien.  En vérité, les femmes en ce moment, n’étaient pas ta préoccupation première. Pourtant tu les aimais toujours autant ces femmes, c’était d’ailleurs pour cela que tu avais publié cette annonce sur l’intranet de l’université, non pas pour chercher une future petite amie mais pour trouver un modèle. Tu avais toujours été fasciné par leur beauté, par ce qu’elle pouvait dégager, ce qu’elle arrivait à te faire ressentir, comment elles arrivaient à vous rendre fou les hommes … Tu les avais toujours trouvé belle, chacune à leur manière et c’est pour cela que tu avais choisis ce sujet pour ton devoir. Votre professeur vous avez juste demandé de représenter ce que pour vous était la beauté, tu n’avais pas réfléchis longtemps à vrai dire et très vite tu avais posté ton annonce afin de trouver une jeune femme acceptant de poser pour un nue. La tentative était risqué mais tu aimais prendre des risques, tu ne le faisais pas assez d’ailleurs.
 
Installant les couvertures et draps propres sur les tables que tu avais rassemblés, tu fus alors surpris par l’intrusion qui venait de se faire. Trois coups sur la porte t’extirpèrent de tes préparatifs.  Faisant volt face, tu te retrouvas alors devant ton model.