We're partner ◢ ft.Maggie

Une journée de cours comme les autres, je suppose. Je suis dans le couloir avec mes potes, on se dirige vers notre prochain cours, tout en se chamaillant – comme à notre habitude. Nous faisons partie de ce que l’on nomme les « populaires » joueur de foot, jeunesse dorée d’Amérique et beau goss pour ne rien gâcher. Il est facile pour nous d’obtenir ce que l’on souhaite, malgré tout les études restent importante aux yeux de nos parents. Les miens veulent que je suive les traces de mon père, moi je veux juste devenir footballeur professionnel. Nous pénétrons dans la salle de classe, déjà rempli d’élèves studieux, les premiers de la classe bien devant – contrairement à nous qui prenons place au dernier rang. Le regard d’une jolie demoiselle se pose sur moi, me détaillant de bas en haut. Ça me fait sourire, et juste pour la faire baver, je soulève mon tee-shirt pour qu’elle admire mes magnifiques abdos, et lui mine qu’elle me téléphone si elle veut. Je m’installe sur ma chaise, pose mes affaires sur la table et regarde l’arrivée du professeur. Toute la salle se tait, et il commence à blablater. Je me fiche un peu de se qu’il raconte, alors je me penche vers mon pote pour lui parler de la prochaine soirée organisé. Au bout de quelques minutes, nous sommes interrompus par le prof. « Monsieur Leroy, vous pouvez me répéter ce que je viens de dire ? » Evidemment que non. « En réalité, j’en ai aucune idée ! » Et bien entendu, je dis ça avec le sourire aux lèvres. Le prof soupire et perd patience. « Je disais que vous allez devoir travailler en groupe, et que je ferais moi-même les groupes. Monsieur Leroy vous travaillerez avec mademoiselle Hope-Baxter. » Elle est loin de me porter dans son cœur, de une parce qu’elle ne supporte pas vraiment mon comportement de trublion de la classe, et de deux, parce qu’elle est la cousine de Casey et qu’elle connait notre bande… et notre réputation. Je sens le regard de cette jolie demoiselle se poser sur moi, à vrai dire, elle est terriblement attirante – mais son caractère… ouch. « Allez-y, on commence aujourd’hui. Chaque groupe choisi un pays, et vous me ferez un dossier sur ces relations avec les Etats-Unis. » Je reste à ma place, espérant qu’elle vienne à moi… il est hors de question pour moi que j’aille devant… never !  

La journée avait démarré comme toutes les autres, pour Maggie. Elle s’était levée tôt, avait préparé son café, pris une douche rapide et se prépara en quatrième vitesse. Bien qu’elle aurait eu les moyens de posséder un appartement, elle avait soigneusement évité cette solution. En effet, elle n’était pas dupe : si elle avait de la place, ses parents la forceraient à emménager avec Clyde ne serait-ce que pour les apparences. Et vivre avec le Harrington était bien la dernière des volontés de la demoiselle. Elle regarda son téléphone portable, qui chargeait sur le bar, lorsqu’elle aperçut les SMS de son « fiancé », écrits la nuit précédente. Elle fronça les sourcils, dépitée, et soupira profondément en avalant son café. Les mots qu’il utilisait lui coupèrent l’appétit. Clyde n’était pas grossier – encore moins s’il s’agirait de laisser des preuves matérielles. Non, bien au contraire. Il était mielleux à souhait. Que des fausses manières pour éloigner tout soupçon ! Et Maggie connaissait parfaitement son stratagème. De l’extérieur, ils formaient un couple « parfaitement assorti ». A l’intérieur, c’était une autre histoire. Ils se détestaient profondément pour une raison qu’elle ne saurait expliquer. Tout ce dont était sûre la jeune femme, c’est qu’elle n’éprouvait aucun sentiment amoureux envers lui et que cette mascarade finirait bien par lui coûter bien de trop.

C’est pensive qu’elle se rendit en cours, peu enclin à être attentive. Certes, elle était dans les têtes brillantes de l’établissement. Se noyer dans les études était une façon pour elle de se sauver d’elle-même et de ses songes. Sans même réfléchir, elle s’installa au-devant de la salle, en compagnie des autres « têtes d’ampoule » comme les sportifs aimaient les surnommer. Maggie échappait à ce genre de réflexions uniquement parce qu’elle était également Cheerldeader. Elle n’avait pas la passion de la danse mais elle était douée en gymnastique. Ce fut l’occasion parfaite de remplir d’avantage son emploi du temps très chargé et éviter ainsi les rendez-vous « amoureux » de Clyde. Le cours débuta et le professeur démarra ce dernier avec un sérieux étouffant. Maggie, elle, était bien loin de la classe lorsque, soudainement, le maître de cérémonie indigeste se retourna pour questionner un élève – le fils Leroy, capitaine de football. Faisant mine de rien, Maggie tourna le visage pour l’apercevoir – comme tous ceux qui étaient devant. Certains souriaient pour se moquer de lui, d’autres parce qu’ils trouvaient son attitude rebelle plutôt « cool ». « Je disais que vous allez devoir travailler en groupe, et que je ferais moi-même les groupes. Monsieur Leroy vous travaillerez avec Mademoiselle Hope-Baxter. » Un frisson parcourut l’échine de la jolie métisse. « Génial... » Souffla-t-elle dans un murmure à peine audible. Elle n’avait rien spécialement contre le brun, mais… c’était un sportif. Et ce groupe n’était pas réputé pour être des plus assidus. Une fois de plus, elle devrait probablement faire le travail à double pour espérer une note suffisante – ce qui ne l’enchantait guère. « Allez-y, on commence aujourd’hui. Chaque groupe choisi un pays, et vous me ferez un dossier sur ces relations avec les Etats-Unis. » Tous les élèves se bousculèrent pour se rejoindre. Certains avec entrain et d’autres sans enthousiasme. Maggie resta inerte pendant quelques secondes, espérant ne pas avoir à bouger de sa chaise. Ce fut peine perdue : Nicholas se considérait comme un prince. La jeune femme soupira à nouveau, empoigna ses livres et vint s’asseoir à côté de lui, en laissant tomber bruyamment ses bouquins sur le banc. Elle prit place et le regarda dans les yeux, sans broncher et sans sourire. « Tu as une envie particulière, pour le choix du pays ? » Demanda-t-elle poliment. Elle savait que certains de ses camarades tenteraient d’avoir les meilleures conditions pour ce travail en groupe. Alors, elle réfléchit deux secondes et, sans demander son reste, proposa ses deux-trois idées. « Personnellement, j’aurais bien choisi l’Allemagne, la Russie ou l’Irak. » se contenta-t-elle de souligner, espérant convaincre Leroy de la suivre dans sa démarche.

Je n’appréciais pas vraiment les cours, j’y allais pour faire acte de présence, pour ne pas perdre ma place dans l’équipe de football. Mes notes étaient toujours correctes, ce qui étonnait pas mal mes profs en vue de mon attitude en classe. Mais ce n’est pas de ma faute, si le thème de la prochaine soirée était plus intéressant que le nombre de la population en chine, ou encore comme on dit papier toilette en grec. J’ai l’habitude de passer pour le clown de service, mais personne ne sait que j’ai des facultés à apprendre très rapidement. Il me suffit de réviser une petite heure, et voilà que le programme de la semaine est rentré dans ma cervelle. Voilà pourquoi mes notes sont acceptables, et personne ne m’embête avec ça. Par contre, il y a bien une chose que je déteste, c’est de travailler en groupe… car là, je dois continuer de jouer au mec stupide qui a réussi à entrer à Brown par je ne sais quel miracle. Et là, il a fallut que le prof me mette avec l’une des filles les plus intelligentes de la classe. Je sentais que cette histoire allait mal finir.
Je n’avais pas bougé de ma chaise, et Maggie m’avait finalement rejoint sur le banc des cancres. En vue de l’expression de son visage, elle n’était très heureuse de m’avoir comme coéquipier. Elle me regarda puis direct, elle me demanda quel pays je voulais choisir. « L’Allemagne » répondis-je. Elle me prenait sûrement pour l’idiot du village, et je sais qu’elle pensait faire cet exposé toute seule. Avant qu’elle ne réponde quoi que ce soit, j’ajoutais : « je pense que ça pourrait être un pays intéressant, surtout l’impact de la seconde guerre mondiale dans leur relation. » Je relève la tête, puis pour reprendre mon aplomb habituel, je lui propose. « Si tu ne veux pas qu’on bosse ensemble, on peut faire ça chacun de notre coté. » Est-ce que j’essaie de fuir la situation ? Probablement.

Maggie n’était pas spécialement enchantée à l’idée de travailler en binôme. Elle se trouvait largement plus performante toute seule et n’appréciait pas de mener les expériences à double – car, en général, c’est ce qu’il se passait. C’est pourquoi elle émettait une forte résistance envers le pauvre Nicholas, qui n’avait rien demandé également. Ce n’est pas qu’elle n’appréciait pas le Prince Leroy, mais elle savait pertinemment qu’il n’était jamais dans la tête de peloton des étudiants. Sauf en sport. Bien que Maggie était également une Cheerleader, grâce à ses talents en gymnastique, elle n’était pas une grande amatrice des couples « cheerleader – footballer » ou tout autre cliché purement américain. Elle, elle préférait les gens avec une certaine intelligence et de la culture générale. Elle évitait ceci dit d’effectuer des amalgames. Après tout, elle n’était pas une blonde écervelée bien qu’elle soit dans le cheerleading, n’est-ce pas ? Néanmoins, les vieilles rancunes ont la peau dure. Tout comme les bruits de couloir. Et Nicholas avait de nombreuses conquêtes et un esprit plus festif que sérieux. Heureusement, il n’était pas idiot. Du moins, pas trop. « L’Allemagne. » La réponse parut surprendre Maggie. Elle s’attendait à ce qu’il lui lance un brillant « on fait comme tu veux ». Ainsi, le devoir aurait été entièrement à sa charge, puisque le sportif se serait dédouané de toute implication. Visiblement, il tâchait d’être plus responsable cette fois-ci. « Je pense que ça pourrait être un pays intéressant, surtout l’impact de la seconde guerre mondiale dans leur relation. » Très satisfaite de cette proposition, Maggie hocha la tête avec un sourire. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il trouve le pays intéressant. D’autant que c’était une contrée européenne – et qu’elle n’était pas bien appréciée de tous. « Excellent choix. » Le réconforta-t-elle, avant de lever la main pour attirer l’attention du professeur. Elle lui déclara brièvement qu’ils se pencheraient donc sur ce sujet-là, ce qui plut instantanément au mentor des élèves. Après avoir noté leur décision, il retourna à son bureau et à ses affaires, bien loin des papotages à gauche et à droite. Maggie posa ses yeux sur le Prince, qui n’hésita pas à clarifier la situation à sa façon. « Si tu ne veux pas qu’on bosse ensemble, on peut faire ça chacun de notre côté. » Bim. Un coup dans l’égo pour la jolie métisse ! Apparemment, il n’avait pas envie de perdre trop de temps avec elle et préférait « travailler dans son coin ». « Oh euh, je… comme tu veux. » Balbutia-t-elle nerveusement, avant de regarder sa feuille encore vierge. Elle se posait quelques questions, intérieurement. Sans doute n’était-elle simplement pas dans le tableau de chasse du Leroy et il n’avait pas envie de dépenser son énergie inutilement. Bien que Maggie se moquait généralement bien de son comportement, elle devait admettre qu’elle avait été rarement repoussée de la sorte. Surtout pour un travail en binôme. Ceci dit, ce qui l’inquiétait surtout était la qualité du boulot que fournirait Nicholas. Elle ne voulait pas d’un devoir bâclé par sa faute. C’est pourquoi elle émit une suggestion ouverte. « On peut travailler chacun une partie et se voir quelques temps avant pour assembler nos travaux ? » Demanda-t-elle, en esquissant un sourire plus discret que le précédent. Mais alors qu’elle balayait la salle du regard timidement, elle aperçut une blonde – Jessica – qui la toisait de haut en bas avec médisance. Ou peut-être était-ce pour le Prince ? Maggie s’interrogea et se tourna vers son partenaire du moment. « Hum... Tu sais pourquoi Jess nous dévisage comme ça ? » se risqua-t-elle à demander, curieuse et anxieuse à la fois.

La métisse s’approche de ma table, je peux lire sur son visage qu’elle n’a pas vraiment envie de faire ce devoir en ma compagnie. Je sais qu’en cours, je ne montre pas mes capacités, pourtant si je m’étais un peu du mien – je pourrais être dans la tête de liste. Je sais qu’en plus d’avoir un physique très attirant, elle est aussi intelligente, ce qui ne gâche rien au package. J’avoue qu’elle me déstabilise un peu, je sais qu’habituellement ce sont les filles qui se battent pour être à mes cotés… mais quelque chose me dit que les choses sont différentes avec Maggie. Enfin, nous ne sommes pas là pour conclure quelque chose, juste pour bosser en duo sur un dossier de relation international. D’ailleurs lorsqu’elle me suggère des pays, j’aurais pu la laisser choisir seule, mais je lui fais part de ma préférence pour l’Allemagne. Elle fut surprise, puis après ma phrase d’explication, elle hoche et la tête et me sourit. Mon Dieu, je pourrais fondre face à ce sourire. Elle finit par appeler le prof pour lui donner notre choix. Lorsque nous nous retrouvons seuls, je ne sais pas pourquoi mais je panique… je lui propose de faire ce projet séparément. Elle est hésitante, mes mots ont dû la perturber car elle perd ses mots. Un brin de déception dans sa voix ? Je me fais sûrement des idées. Elle finit par accepter, et me proposer de nous retrouver pour voir notre avancer. Je prends une bouffée d’air, et ose lui poser une question. « Je disais ça pour toi, je suppose que faire ce projet avec un cancre comme moi … ne t’enchante pas vraiment, non ? » Parce que personnellement, ça ne me dérangeait pas de passer des heures coincés avec elle à la bibliothèque.

Je sors mon pc pour commencer les recherches, quand la voix de Maggie me sort de mes pensées. Je lève les yeux et suit le regard de la jolie brune pour s’arrêter sur Jessica. Je pouffe de rire, puis me retourne vers Maggie. « Elle est jalouse ! » Je ne peux pas m’embêter de rire bêtement. « En même temps, elle a de quoi ! Elle n’a pas supporté que je ne réponde pas à ses avances… ça fait plus d’un an qu’elle me colle. » Je me penche un peu plus vers la métisse. « Je déteste qu’on me harcèle, j’aime le mystère chez les filles. » Je passe ma langue sur les lèvres, et me mord légèrement la lèvre inférieur.

Pourquoi Maggie s’imposait-elle de travailler avec autant d’acharnement ? Était-ce parce qu’elle était une guerrière dans l’âme, une battante qui refusait d’être à la traine ? Pas forcément. Si tel était le cas, la métisse l’était devenue par nécessité. Elle ne parvenait pas à oublier l’abandon brutal de sa propre mère, des années auparavant. Sans compter la chute aux Enfers de cette dernière, avec tous les paumés qui lui étaient passés dessus. Maggie éprouvait un profond dégoût pour elle, à contrario de son père, qu’elle respectait davantage. Même s’il n’était pas un père comme tous les autres et avait de nombreux défauts, il avait toujours été présent pour elle. Aujourd’hui, c’était à elle de lui retourner tous les sacrifices que cela avait pu lui coûter. Malheureusement, la jeune femme ignorait encore qu’elle gâchait probablement sa vie toute entière. Hélas, il était trop tard pour reculer. Le mariage allait prochainement revenir sur le tapis. Encore. Elle réfléchissait déjà à un stratagème supplémentaire pour le retarder – ce qui amuserait probablement Clyde. Heureusement, elle pouvait se noyer sous les projets scolaires, comme c’était le cas avec ce nouveau devoir qui s’avérait des plus intéressants. Toutefois, le choix de son partenaire aurait pu être « mieux », d’un point de vue purement intellectuel. Maggie regardait, du coin de l’œil, son amie Naomi, qui aurait préféré également être en sa compagnie. D’ordinaire, elles auraient été ensemble. Mais le professeur aimait bien casser les habitudes de ses élèves et les mettre dans des positions plus délicates. Comme à cet instant. « Je disais ça pour toi, je suppose que faire ce projet avec un cancre comme moi … ne t’enchante pas vraiment, non ? » Maggie regarda honteusement Nicholas. Est-ce que cela se voyait tant que ça qu’elle aurait apprécié un élève moins à la traîne ? Il devait vraiment la prendre pour l’intello du coin – la fille totalement ringarde. Elle se mordit alors la lèvre inférieure et baissa les yeux sur sa feuille. « Je n’aurais pas dit cancre, mais… » C’était un début d’excuse. Néanmoins, Maggie n’était pas une menteuse et ne pouvait donc pas totalement contredire le Prince. Aussi choisit-elle une approche stratégiquement plus diplomate. « Disons que j’ai eu quelques mauvaises expériences. Depuis, je me méfie… » Lâcha-t-elle en remontant son menton, avant d’apercevoir les airs menaçant de Jessica, une des filles de la classe. Aussitôt, la métisse s’interrogea sur les appréciations de la demoiselle et ne put s’empêcher d’en faire part à Nicholas, qui ricana. « Elle est jalouse ! En même temps (…), j’aime le mystère chez les filles. » Evidemment, tiens ! Maggie lève les yeux au Ciel et ne peut s’empêcher, comme Nicholas plus tôt, de se mettre à rire discrètement – évitant que le professeur la voit dans cet état. Elle se décale un peu pour que son visage soit bien en face du Leroy, et son dos contre Jessica. « Les filles mystérieuses, hein ? » Étonnement, Maggie aurait pu le croire. Hélas, sa réputation le précédait et elle n’était pas totalement dupe. Les belles paroles, il connaissait bien. Elle s’appuya contre son banc, attrapant un stylo de papier, et le fixa quelques secondes. « Je ne savais pas que plus de la moitié des filles de l’université étaient pleines de mystère. » Ironisa-t-elle simplement, avant d’ajouter quelques mots supplémentaires. « A moins que, dans ta définition personnelle, mystère rime avec célibataire, sexy, fêtarde et si possible dans le top vingt des filles populaires ? » Une fois de plus, Maggie rit doucement. Elle se repositionne tranquillement et attrape son ordinateur portable, qu’elle ouvre, afin de se mettre sérieusement au travail.

Je savais que le prof ne nous laisserait pas libre sur notre partenaire de projet, j’avoue que je n’aurais jamais osé demander à Maggie de s’allier à moi. De une, nous n’avions pas vraiment d’affinité, et pourtant ça fait déjà pas mal d’année que nous nous côtoyons dans cette classe. De deux, nous n’avons pas les mêmes priorités ici, à l’université. Si elle, est en tête de classe, moi tout ce que je vise c’est la tête du classement au football, j’ai mis plusieurs années à devenir le capitaine de l’équipe – c’est ma plus belle réussite. Alors je peux comprendre qu’elle ait des réticences concernant mon implication dans ce projet. « On peut passer un deal si tu veux, je te promets de m’investir, et toi… » Je réfléchis, la première chose à faire serait de rester un minimum sérieux pour lui prouver mes dires… mais je ne peux pas passer à coté d’une si belle opportunité. « Si on a plus de 15, tu m’accompagnes à une soirée Chapin… deal ? » Je la regarde, osera-t-elle relevé le défi ? Avec une petite motivation en plus, je serais capable de bosser sérieusement pour ce dossier.

Puis après le départ du prof, je commence à sortir mon pc pour commencer nos recherches. Maggie m’interpelle en me parlant de Jessica. Je comprends rapidement où elle veut en venir, à vrai dire, Jessica est la fille à éviter. Elle a une sorte d’addiction aux footballeurs… et depuis que je suis passé capitaine, elle ne me lâche plus. Il est hors de question pour moi de sortir avec elle, car je sais que si je franchis la ligne, je le regretterais. J’explique à ma jolie partenaire que je préfère les filles mystérieuses, mais elle semble ne pas croire un mot de ce que je lui dis. « Tout de suite les grands mots. » Bien évident, je ne le prends pas mal – je ne peux pas prétendre être un garçon très sérieux lorsqu’il s’agit de fille. « D’ailleurs, il me semble que tu fais partie de ce top 20, non ? » Je la taquine, mais ça ne me déplairait pas de la fréquenter en dehors de l’université. « Je profite juste de ma jeunesse pour ne pas avoir de regret, quand je vois ces gosses de 18 ans qui se marient, ça me terrifie ! » Je continue de parler, tout en tapant des mots clés sur mon pc, puis lui demande : « Et toi, un petit ami ? Un mariage en vue ? »

Décidément, la vie était étrange. Maggie n’aurait jamais pu s’imaginer travailler un jour avec un garçon comme Nicholas. Elle qui était du genre exigeante avec elle-même et les autres, la voilà confrontée à la triste réalité : on ne choisit pas toujours. Cependant, la discussion qu’ils avaient jusqu’à présent n’était pas foncièrement désagréable. Le Prince Leroy était dragueur, certes, mais il ne manquait pas d’humour. Ca faisait du bien à Maggie de ne pas avoir à se préoccuper de tout, pour une fois, et de se détendre légèrement. Bien évidemment, elle n’oubliait pas qu’ils étaient là pour bosser, tous les deux. Ceci dit, une petite pause de temps en temps… cela ne fait de mal à personne, pas vrai ? « On peut passer un deal si tu veux, je te promets de m’investir, et toi… Si on a plus de 15, tu m’accompagnes à une soirée Chapin… deal ? » La jeune métisse se mord la lèvre inférieure. Était-ce un véritable rendez-vous ou un challenge de plus pour le gosse de riches ? Mmmh. Difficile à dire ! Néanmoins, Maggie n’était pas du genre à refuser un quelconque défi. Elle était compétitive dans l’âme et ça, beaucoup le savaient. Nicholas avait donc piqué un point sensible chez elle : sa détermination et sa curiosité. Elle hocha alors la tête. « Deal ! Mais seulement si tu t’investis correctement. » Souligna-t-elle. Parce que si elle se ramassait tout le travail et qu’ils décrochaient une bonne note uniquement grâce à elle, ce marché ne tiendrait plus – ce qui semblait plutôt logique.

Mais lorsqu’on fréquente un jeune homme comme le Prince Leroy, on est forcément obligé de parler de son attachement éphémère pour la plupart des demoiselles de l’université. Combien de conquêtes comptait-il ? Trop pour en avoir un nombre très précis, sans doute. Quoiqu’il en soit, Maggie ne put s’empêcher de le remettre doucement en place. Et il riposta, avec son côté taquin. « Tout de suite les grands mots ! D’ailleurs, il me semble que tu fais partie de ce top 20, non ? » Elle le regarda, perturbée. Si Maggie avait de nombreux critères, il y en avait un qui la disqualifiait automatiquement de cette liste : le célibat. Bien malgré elle, la jeune femme était fiancée. Une situation délicate qu’elle détestait profondément. Alors, elle se contenta d’évincer la question et de sourire, en haussant les épaules. Elle regarda alors son ordinateur et se mit à commencer quelques recherches sur le sujet d’études. « Je profite juste de ma jeunesse pour ne pas avoir de regret, quand je vois ces gosses de 18 ans qui se marient, ça me terrifie ! » Leroy était bien insouciant. D’une certaine façon, Maggie se mit à le jalouser. Elle aussi, elle aurait bien voulu se comporter de cette façon. Hélas, elle n’y avait plus droit. « Ouais… terrifiant… » Murmura-t-elle, morose, en fixant son ordinateur portable comme s’il saurait la consoler. Ce n’était pas le cas, mais elle n’avait guère la tête à faire semblant. Malheureusement, Nicholas enchaînait les gaffes, en essayant de mieux la connaître. « Et toi, un petit-ami ? Un mariage en vue ? » Elle le regarda. Il semblait vraiment tout ignorer de sa situation. Maggie aurait pu lui expliquer. Ou lui mentir, en disant qu’elle était amoureuse et sur le point de marier un garçon merveilleux. Sauf qu’elle n’en avait pas envie. Elle était trop dépitée pour oser mentir aussi effrontément. « C’est compliqué. » Répondit-elle, en baissant les yeux. Puis, elle retourna à ses occupations, soit le travail de groupe. Pourtant, elle ne put s’empêcher d’être piquée de curiosité, une fois de plus. « Je suppose que toi, tu n’as personne en ce moment puisque tu « profites » de ta jeunesse… ? » Demanda-t-elle sans décrocher son regard du PC, espérant que Nicholas ait l’impression qu’elle le questionnait plus par politesse que par intérêt.