watch from far away; rafean #1

drive me wild.

ton index heurte les touches de ton mac nerveusement. une cadence saccadée. un geste irrité, agacé. le monde s'agite autour de toi. des mots, des phrases se fraient un chemin jusqu'à tes oreilles. ils te parviennent comme étouffés, enfouis à des milliers de kilomètres de tout. ta page word et ses pixels se confondent devant tes pupilles fatiguées. t'as rien écrit. rien du tout. tes doigts se contentent d'effleurer le clavier. t'essaies même pas de te donner une contenance, tu te bornes à le fixer, lui, inlassablement, insensible au mouvement. perdu dans ton monde, en apnée au milieu du vocabulaire et des compositions de phrases compliquées. t'écoutes d'une oreille distraite la voix de Rafe expliquer pour la énième fois le même raisonnement. il fuit ton regard, t'es en certain. tu penches légèrement la tête en arrière, lui dévoilant ton cou et tes restes de dignité. encore une fois, il parvient à t'éviter. esquives après esquives. ton plan tombe à l'eau, ça commence légèrement à t’agacer. ton index continue sa mélodie funeste jusqu'à ce qu'enfin, le cours prenne fin. tu jettes un signe de tête rapide à ton pote, un silencieux j'arrive. et en une poignée de secondes, tu te retrouves devant son bureau. il te tourne le dos, t'admires la vue. sans aucune gêne, comme s'il t'appartenait. puis Rafe se retourne, te fait face. il dit, qu'est-ce que je peux faire pour toi, dean ? et tu penses, "bordel, ses yeux". c'est le premier détail qui t'a frappé lors de votre rencontre. un voile de provocation se dépose sur tes traits. vous l'savez très bien, prof. tu le vouvoies pour la forme, une manière supplémentaire de le piquer. tes pupilles dégringolent le long de sa silhouette, lentement, avant de remonter vers ses lèvres, de frôler ses yeux. t'inclines la tête vers la gauche, exposant par le même geste, une nouvelle fois, la marque de jack déposée au creux de ton cou. j'dois vous faire un dessin ? une démonstration ? il s'appuie contre le bureau, tes pupilles suivent le geste et un sourcil relevé, tu fais un pas en avant. un murmure, il paraît que j'suis doué pour ça. tu le défies de réagir.

drive me wild.

autour de vous, l'air est chargé, envoûté. lui, il soupire. toi, tu planes. tes dents caressent ta lèvre inférieure. tu le scrutes, sans sourciller. depuis quand tu me vouvoies ? tu clignes des yeux doucement, le moment se perd dans le temps. le mouvement creuse ta joue, laisse apparaître une fossette sauvage. tu t'amuses, t'aimes ça. ce jeu, c'est plus fort que toi. il est devenu ton addiction. dans ce combat, tu penses avoir la main et certes ton corps s'emmêle aux leurs mais tu finis toujours par revenir au sien. Rafe. toujours. sous son emprise. t'esquives sa question, tu continues dans ta lancée. le duel commence. t'as presque l'impression d’apercevoir ses pupilles se dilater sous le poids de tes mots. il mord. j'ai pas été assez clair ? je compte pas risquer ma carrière parce que t'as du mal à contrôler tes pulsions sexuelles. ton genou frôle le sien. puis t'as pas l'air d'avoir du mal à trouver un gars ou un autre pour te baiser. ses yeux survolent ton cou. un geste rapide, presque furtif. tu le remarques. évidemment. tes lèvres se fendent d'un sourire angélique et ta voix s'habille d'une fausse consonance mielleuse, c'est une façon de s’adresser à un de ses élèves professeur ? les sourcils froncés, tu secoues la tête de gauche à droite, faussement déçu. ton index vient se poser sous son menton, tu l'obliges à te regarder dans les yeux. vous me décevez, j'pensais que vous aviez plus de couilles que ça. j'ai dû me tromper. tu libères son menton alors que ton genou touche à nouveau le sien, avec plus d'insistance. ta jambe se cale entre les siennes, un nouveau pas en avant, à quelques mètres du ravin. j'dois quand même dire que la jalousie vous va bien, prof. tu t'humectes les lèvres. acte inutile mais tu sais pertinemment que ça le rend fou. tes jambes se resserrent autour de la sienne. tu dis, j'vais vous laisser bosser, mais tu ne bouges absolument pas. voix suave. Dean la contradiction, Rafe l'addiction.

drive me wild.

ouais. t'as envie de lui. t'en brûles d'envie. littéralement. l'envie. ne joue pas à celui qui a du pouvoir sur l'autre, on sait tout les deux quels genres de bruit tu pousses quand j'écarte tes cuisses. t'essaies de rester serein mais ton corps te trahit. tu détournes le regard, impossible de soutenir le sien. tu dois te faire violence pour ne pas te laisser aller contre lui. pendant quelques secondes tes pensées ne sont que souvenirs redondants de sa peau contre la tienne. de tes draps froissés. de ses gestes sûrs, assurés. merde. il est nocif. tu bifurques, changes de sujet. un peu trop brusquement, un peu trop rapidement. l'échappatoire facile. tu dis ça grâce aux heures que t'as pu passer à les explorer ? il te suit le long de ta promenade sinueuse. tu hoches la tête, hmhm, innocence factice. il dit, arrête ça et tu ne peux t'empêcher de rétorquer, pourquoi ? ça vous donne l'impression d'être supérieur pas vrai ? t'aimes ça. j'vois clair dans ton jeu rafe. le tutoiement t'échappes, l'espace de quelques mots. et puis tu replonges dans la provocation. vous. vous. vous. la ligne qui vous sépare se trouble à mesure que les secondes s'écoulent. d'abord tes jambes qui s'égarent et puis la sienne, qui vient presser contre ton entre-jambe. t'étouffes un gémissement. difficilement. tu veux pas lui donner cette satisfaction, pas tout de suite. trop de fierté. il renchérit. ils te baisent pas assez bien, ces types ? ses doigts sur ton menton, ton pouls s'emballe, ta respiration se fait la malle. j'suis sûr qu'ils ne savent pas s'y prendre. tu bascules, ton corps se colle doucement au sien. tes mains viennent s'agripper au bureau de part et d'autre de ses hanches. ta bouche se frôle un chemin jusqu'à sa nuque, tes lèvres glissent contre sa peau. au contraire, ils vous font de l'ombre prof. si j'suis là, c'est par pure charité. j'ai vu que vous étiez trop tendu en cours, ça doit faire un bail... tu rajoutes, l'air faussement inquiet, personne depuis moi ? tes lèvres dégringolent sa mâchoire.

drive me wild.

parce que t'as cru que j'étais resté chaste depuis tout c'temps ? t'inquiètes pas, j'en trouve d'autres qui écartent les cuisses et qui me laissent entendre leur jolie voix, pleine de gémissements et de supplications pour jouir. tes dents se referment violemment sur sa peau. tes canines dans son cou, tu veux qu'il ait mal. comme toi t'as mal quand ses mots te lacèrent l'âme. ouais, non, t'aimes pas spécialement ce que tu entends. tu ne sais pas si ce sont seulement des paroles en l'air, s'il tente de te provoquer, une nouvelle fois. ou s'il ne fait que relater la vérité. si tu n'es qu'un pion supplémentaire sur son tableau de chasse, insignifiant, sans importance. ça te donne presque envie de te tirer. là, tout de suite. et l'ironie, c'est que c'est exactement comme ça que tu te comportes avec lui. ah, belle hypocrisie. t'es à deux doigts de le repousser, sérieusement. tu finis par lâcher sa peau, rougie par ta violence. morsure ou suçon, telle est la question. tu vas partir. ouais. maintenant. sauf que ses dents emprisonnent à leur tour le lobe de ton oreille. et t'es foutu. ta volonté s'évapore. sa main parcoure ton corps et tu te retrouves comme un con, figé sur place, incapable de réfléchir, incapable de partir. tu vois, j'pense que t'as trouvé personne qui arrive à te baiser comme tu l'aimes. tu restes stoïque, bloqué sur l'idée qu'il ait été avec quelqu'un d'autre que toi. ton pouls s'emporte. tu vois rouge. tu tentes un léger, tais-toi, mais tes mots se perdent dans ta gorge. tu reviendrais pas comme un mec en chien, sinon. ses doigts s'enfoncent dans tes cheveux, ses lèvres effleurent les tiennes. tu fronces les sourcils, t'éloignes légèrement de lui, juste assez pour pouvoir le regarder dans le blanc des yeux. rouge. j'ai pas besoin de toi. ta mâchoire se contracte, ta main droite vient agripper celle qu'il a glissée entre tes mèches rebelles. tu l'obliges à te lâcher, le regard dur. tu ne rigoles plus. t'es personne rafe. tes mains viennent s'écraser sur son torse, tu tentes de le pousser mais le geste est faible et tu finis à moitié sur lui, les problèmes. t'es personne pour moi t'entends ?! ta voix s'élève d'une ou deux octave. deux centimètres vous séparent. tu perds. et merde.

drive me wild.

t'as l'impression que ses mots amers t'étouffent, que son doigt embrasé lacère ta joue glacée. ses phrases s’enchaînent, plus blessantes les unes que les autres. t'encaisses avec difficulté, maintenir le cap, garder la face. pourquoi t'es la, si j'suis rien ni personne ? pourquoi tu continues d'vouloir de ma bite ? tes inspirations se font de plus en plus saccadées. regarde toi, t'es affalé contre moi comme si ta vie en dépendait. pas capable de suivre tes paroles et de t'éloigner parce que je ne suis pas censé être quelque chose pour toi. tes phalanges se resserrent davantage sur le bureau, le frôlant au passage. son rire. tu déglutis. montagne russe. faut que t'arrêtes de te comporter comme un gamin capricieux, dean. tes mains viennent se poser sur ses cuisses. doucement. d'abord la droite, ensuite la gauche. et toi comme un sale con. le ton de ta voix est dur, cassant. tu ne lui laisses pas le temps de réagir, tes lèvres s'écrasent brutalement contre les siennes. situation dangereuse. tu l'embrasses avec toute la rage qui t'habite à ce moment précis. sa main dans tes cheveux, ta tête qui s'incline vers lui, qui suit le mouvement. réflexe inné. tu te perds un instant. tes dents accrochent ses lèvres, tu l'obliges à se courber vers toi. par pure vengeance, chacun son tour. ta langue s'ajoute furtivement dans l'addition. l'espace d'une seconde, presque rien. et puis tu t'éloignes, tu recules, loin, enfin. tu ne le quittes pas des yeux. tu veux voir sa réaction, son expression. pulsion malsaine. tu te poses sur une des tablettes de la première rangée. dans le couloir, un rire se fait entendre. tu soupires. aucune discipline prof... et t'en restes là.

tu t'en veux, tellement. tu ne supportes pas de le voir souffrir comme ça, de voir l'incertitude et tous ces sentiments douloureux dans ses prunelles vertes. tu as envie de l'embrasser, pas de le mettre dans cet état, sa respiration qui semble bien trop incertaine. tu te mords l'intérieur de la joue et tu glisses tes doigts dans ses cheveux, un peu plus tendrement qu'avant. votre relation ne semble pas avoir d'avenir, de toute manière, elle n'est même pas censée exister. ses mains viennent se poser sur tes cuisses et tu dois lutter contre toi-même pour ne pas réagir excessivement. et toi comme un sale con. et c'est sans doute mieux qu'il te considère comme ça. même si ça te fait atrocement mal, parce que c'était tellement bien, vous deux. tu te sentais bien, quand tu te réveillais contre son corps chaud et encore collant de vos ébats. tu retiens un soupir à cette pensée. tu es surpris quand il vient t'embrasser et ta main libre vient agripper sa hanche avec force. tu réponds à son baiser avec force, sans plus réfléchir, parce que ses lèvres sont beaucoup trop bonnes, tout simplement. tu avances ton visage vers lui, tes dents accrochant ses lèvres tout comme il le fait, ton corps courbé contre le sien malgré le fait que tu sois plus petit que lui. sa langue qui effleure brièvement la tienne avant qu'il ne s'éloigne et tu te retrouves la, les sourcils froncés, pas certain de comprendre réellement ce qu'il s'est passé. tu te pinces brièvement les lèvres. tes doigts glissent contre ton visage et tu soupires doucement, tandis que dean s'éloigne, loin, bien trop loin après avoir été pressé contre ton corps. tu laisses ta main remonter jusqu'à glisser dans tes cheveux. aucune discipline prof... tu relèves la tête pour l'observer, tandis qu'il s'est posé à la première rangée de l'amphi. tu prends une longue inspiration et tu te rapproches de lui. dixit celui qui me saute dessus ... tu lâches en te plantant à quelques centimètres de lui. tu manques un soupire et tu baisses la tête pour observer tes mains déboutonner son jean. tes gestes sont rapides et précis, tandis que ta main glisse dans son boxer. tes doigts qui se font bien trop taquin, juste pour le faire réagir un minimum. tu plonges ton regard dans le sien, tu l'accroches, ne le quittes pas des yeux quand tu échappes ta main de ses fringues. tu viens claquer un baiser sur le coin de ses lèvres. rentre chez toi, dean. et arrête de t'accrocher. tu souffles d'une voix qui semble parfaitement calme, alors qu'au fond de ton crâne, c'est la tempête. quelque chose se brise au creux de ta poitrine et tu t'éloignes à regret, attrapant ton sac contre le bureau de la pièce, luttant pour ne pas te retourner. tu n'as qu'une seule envie, retourné vers lui et l'embrasser jusqu'à en perdre ton souffle.

drive me wild.

dixit celui qui me saute dessus ... il est là, devant toi. tes yeux suivent la course de ses doigts qui viennent danser sur ton intimité. tu te laisses emporter. tes paupières s’abaissent automatiquement, tu t'égares dans une semi-pénombre. emporté par ton propre plaisir, un gémissement aigu dévale tes lèvres. bientôt, tes hanches empruntent le même rythme que sa main. quand tu ouvres à nouveau les yeux, c'est pour plonger tête la première dans les siens. la tension est à son paroxysme. il se rapproche de toi, ses lèvres effleurent les tiennes. tu penches la tête vers lui, t'attendant à un nouveau baiser. mais rien. il s'éloigne. rentre chez toi, dean. et arrête de t'accrocher. les sourcils froncés, tu ne comprends pas directement. ta tête vire doucement à gauche, à droite. incompréhension. quoi ? mais il est déjà loin rafe. et tu restes là, comme un con, à replacer les événements dans l'ordre. la braguette de ton jean ouverte, excité au possible, le souffle en ébullition, assis, seul, au premier rang de l'auditoire. plus aucune dignité. game over.