hazy mid-morning daydream (ROZE)

haze n'aimait pas l'idée, l'envie inexistante de rencontrer de nouvelles personnes et de leur sourire. elle était venue pour la bonne nourriture de maman, les bons barbecue en sa compagnie lui manquait et elle en avait marre de manger ses créations douteuses. haze ne savait pas cuisiner, mais les dons de sa mère eux, étaient légendaires. alors, quand celle-ci lui a téléphoné pour l'inviter, ce week-end, haze n'a pas hésité à dire qu'elle n'était pas chaude. y'aura rob? et son fils? et des invités, qui encore? pourquoi pas en petit comité, maman? dis, tu peux me garder une nourriture dans une boîte, je viendrai la chercher le soir et on pourra discuter? mais maman a rien voulu entendre et maman a prononcé ses prénoms ainsi que son nom de famille strictement en lui disant qu'elle allait se montrer à ce fameux barbecue. maman sévère, ton qui ne suivait pas ses airs doux. maman tenait à sa présence et son copain aussi, apparemment. peu convaincue, elle a accepté. elle savait qu'elle allait s'ennuyer à mourir et qu'elle ne trouverait pas sa place, au milieu de ces personnes inconnues et sûrement semblable à rob. elle avait évité pas mal de rencontres comme celle-ci, mais certaines étaient obligatoires, inévitables et même en courant, elle n'y serait pas arrivée. un choix qui n’était pas le sien, mais celle de sa mère. ça lui tenait à cœur, que sa fille s’intègre, qu’elle soit bien entourée – mais haze était déjà entourée et sa compagnie lui allait à merveille. elle n’avait pas besoin de princesse venue des quatre coins du monde ou de fille à papa, haze se débrouillait bien toute seule.

elle était arrivée quelques heures en avance, comme sa mère lui avait demandé, pour aider. même si les domestiques avaient déjà bien avancée, on pouvait encore voir sa mère courir dans tout les sens – haze ne comprenait pas, c’était un barbecue entre amis, pas avec le président d’amérique. maman s’était transformée en une femme perfectionniste, à en oublier qu’avant, elles mangeaient sur des assiettes en plastiques qu’elles réutilisaient parce que papa cassaient celle en verre quand la colère dansait dans son regard. prunelles habitées par le diable, image qu’elle n’a pas encore oublié, ça lui glace le sang, ça la dégoûte. maman s’arrête de temps en temps, donne des ordres, demande de l’aide à sa fille, mais haze presse pas, haze est calme et refuse de courir partout parce qu’il manque un couvert sur la table. y’a pas mort d’homme, ils survivront.

les invités ont déjà commencé à arriver, haze leur sourit mais grimace en se rendant compte que la majorité des inconnus ont plus de la quarantaine. pourtant, maman avait promis qu’elle ne serait pas seule entre des quarantenaires. rob lui avait fait croire qu’elle ne serait pas la seule jeune dans ce lot d’adultes.   assise à cette longue table, adultes dispersés dans le jardin, bras croisés sur sa poitrine à boire son champagne hors de prix (champagne qu’elle apprécie pas forcément, mais le temps passe plus vite, d’après elle). la sonnette retentit et le regard de maman lui dit que c’est de nouveau à son tour d’accueillir les invités. jolie princesse qui soupire et qui se relève, sans grâce, mais surtout avec beaucoup de flemme. on sent qu’elle ne veut pas être là. elle ouvre la porte en prenant, encore une fois, tout son temps. elle s’efface pour laisser passer les invités et à son grand étonnement, elle voit une jeune âme, derrière tout le monde. haze qui remercie les dieux, mais qui prie pour qu’elle ne soit pas une de ces poupées plastiques qui parlent constamment de garçons, maquillages, etc. un monde inconnu aux yeux de la flores.


tout le monde se positionne autour de cette table parfaitement bien mise, aucun détail n’a manqué aux yeux de sa mère. la brune s’assoit d’ailleurs à ses côtés, entre l’égyptienne et un inconnu, grand et bruyant. les bouteilles de champagne se vident une à une, l’apéritif terminé, les plats qui défilent un à un et les discussions inintéressantes qui commencent à assommer haze qui n’y participe même pas. non, la brune à mieux à faire. la brune ne les écoute même pas. haze qui se fout de la politique et des sujets de vieux, haze qui préférerait se détendre dans sa chambre étudiante à écouter de la musique. elle ne veut pas être ici. mais elle a une distraction qu’elle refuse d’apprivoiser, sûrement trop timide, trop peu à l’aise, mais haze, elle n’échappe pas aux regards curieux et s’assurent bien de les renvoyer à l’inconnue. haze qui veut s’enfuir sur le balcon plus haut et laisser les adultes entre eux, ennuyée et trop peu intéressée. elle aurait du prétendre être malade. l’envie de s’enfuir constante, mais trop de respect pour sa mère qui, elle non plus, n’est pas encore très à l’aise. haze, elle fixe l’inconnue et elle a un sourire, léger, qui lui colle aux lèvres. elle réalise petit à petit qu’elle n’est pas la seule à s’ennuyer autour de cette table et elle observe une brune lancer des appels à l’aide, en silence. des yeux qui se roulent et un verre secoué pour voir les bulles éclater. haze qui tente, subtilement, de se faire remarquer et qui joue les héroïnes. attitude rare pour la jeune femme, mais elle le fait pour son bien. alors, elle attend que la jolie princesse la remarque et de là, elles s’en iront toucher les nuages sur le balcon en laissant les grands s’entretuer à table.